Économies d’énergie, c’est le moment d’investir !Économies d’énergie, c’est le moment d’investir !

Économies d’énergie, c’est le moment d’investir !

Implantée à Paris et à Toulouse, Ilex Environnement conseille des entreprises agricoles et alimentaires sur leurs dépenses et sur leurs investissements énergétiques. Les besoins sont considérables, notamment en matière de modernisation des groupes froids.

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Alors que producteurs et commerçants sont focalisés sur une reprise enfin franche et durable de leur activité, est-ce bien le moment d’investir dans les économies d’énergie ? « Oui ! », répond sans hésiter Mathieu Thoraval, cofondateur d’Ilex Environnement, société de conseil et d’appui technique aux projets de réduction du coût de l’énergie. « Nous constatons un intérêt croissant des entreprises agricoles et alimentaires pour cet enjeu à la fois économique et sociétal », explique le jeune entrepreneur, dont la start-up a été incubée à la pépinière Rungis&Co à partir de 2019. Spécialisée dans l’appui aux entreprises agricoles et alimentaires (80 % de sa clientèle), Ilex Environnement connaît une forte croissance depuis deux ans, avec des effectifs qui ont bondi de 3 à 10 salariés en quelques
mois, et plus d’une centaine de projets accompagnés. « Il existe aujourd’hui de nombreux leviers financiers qui peuvent couvrir la plupart des situations des entreprises », témoigne Mathieu Thoraval. « Le principal est celui des certificats d’économies d’énergie, un dispositif d’aide à l’investissement pour les travaux d’économies d’énergie qui a permis de redistribuer plusieurs milliards d’euros aux bénéficiaires de ces opérations depuis son lancement en 2006. » La réglementation oblige en effet les distributeurs d’énergie (électricité, gaz et carburant), dénommés les « obligés » d’aider financièrement les entreprises et les particuliers à réaliser des économies d’énergie sur le territoire français. « Nous arriverons en fin d’année au terme de la quatrième période du programme, dont les conditions sont réétudiées tous les quatre ans. Or on constate une tendance baissière ces derniers mois des primes qui y sont liées car il y a une part d’incertitude concernant les modalités de la prochaine période », poursuit Mathieu Thoraval, qui estime donc que la « fenêtre de tir » est actuellement favorable.

L’accès aux subventions s’est ouvert

Si la période se prête particulièrement aux investissements énergétiques, c’est également parce que l’accès aux subventions publiques s’est largement ouvert, notamment dans le cadre du Plan de relance. « Afin de lutter contre le réchauffement climatique, la France et l’Union européenne ont pris des engagements visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, en renforçant l’efficacité énergétique et en favorisant l’utilisation des énergies vertes, rappelle Mathieu Thoraval. L’une de nos valeurs ajoutées, c’est d’aider nos clients à identifier les opportunités d’obtention d’aides publiques aux niveaux départemental, régional, national et de les accompagner auprès des appels à projets les plus favorables. »
Dans le domaine de la production et du commerce agroalimentaires, l’enjeu énergétique principal est celui de la modernisation des groupes froids et l’optimisation de la récupération de chaleur. « Ce sont typiquement des travaux qui peuvent bénéficier de primes à travers les certificats d’économies d’énergie, articulées avec d’autres subventions, ce qui permet de mener des travaux avec des restes à payer très limités », précise Mathieu Thoraval. Outre les meilleures performances énergétiques réalisées par les groupes froids de nouvelle génération, l’investissement se justifie par le respect de l’évolution des normes en matière de fluides frigorigènes. « Du fait de la réglementation F-GAZ, un grand nombre a à remplacer les fluides frigorigènes par des fluides à faibles potentiels de réchauffement global (GWP) comme le CO2, l’ammoniac ou certains HFO », souligne l’expert.
Comment réutiliser le cas échéant l’énergie récupérée sur les groupes froids ? « Cela dépend des besoins spécifiques de l’entreprise », répond Mathieu Thoraval, qui est intervenu sur de nombreux projets de cette nature auprès d’entreprises de conservation de fruits et légumes en particulier (lire encadré). « Les calories peuvent permettre de servir au dégivrage des évaporateurs, préchauffer l’eau de lavage d’un atelier, ou encore chauffer la serre d’un maraîcher ou tout autre procédé spécifique sur le site, mais également et on l’oublie souvent, sur un site voisin », justifie-t-il.
La bonne gestion de ses dépenses énergétiques peut aussi passer par la mise en place d’outils de suivi de la performance énergétique (cela suffit parfois à économiser 5 % à 10 % des besoins par kilo produit) ou encore, tout simplement, par le choix des contrats et des fournisseurs les plus adaptés à son profil de consommation, un domaine dans lequel Ilex Environnement intervient également. « Un autre outil est à la disposition des entreprises qui investissent par exemple dans un nouvel entrepôt : le contrat de performance énergétique (CE), également issu de la loi Grenelle. Ces contrats, passés entre un maître d’ouvrage et un opérateur, permettent d’améliorer l’efficacité énergétique d’un bâtiment ou d’un ensemble de bâtiments », conclut Mathieu Thoraval.
De plus, la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire dite loi AGEC fixe des objectifs de réduction des emballages plastiques. Les commerces de détails seront obligés de supprimer tout conditionnement composé pour tout ou partie de matière plastique. Les entreprises peuvent d’ores et déjà bénéficier d’aides pour revoir leurs lignes de conditionnement.

Bruno Carlhian

De la chaleur récupérée pour la « thermothérapie » des pommes

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Le projet mené à bien par les Vergers de la Croix de Pierre dans leur unité de conditionnement de pommes La Ménigaudière à Noyant-Villages (49) illustre les possibilités offertes par une bonne gestion de l’énergie frigorifique. L’entreprise, qui disposait d’un groupe frigorigène fonctionnant avec un fluide à fort PRG (potentiel de réchauffement global), s’est adressée à son frigoriste FJF Energie pour trouver une solution alternative pour la mise sous froid de ses locaux de stockage. Avec l’appui d’Ilex Environnement pour les volets financement et ingénierie, l’entreprise de production et de négoce de pommes (5 000 tonnes au total), opte pour un groupe froid fonctionnant avec un nouveau fluide, le HFO (hydrofluoroléfines) 1234ZE, à faible PRG. L’investissement, pour lequel une demande d’aide financière publique propre à ce type de matériel a été réalisée, a permis de réduire la facture énergétique de l’entreprise mais aussi de mettre en place un circuit efficace de récupération d’énergie. L’énergie « fatale » issue des frigos contribue à chauffer les locaux de l’entreprise, à sécher les pommes mais aussi à réchauffer l’eau du bain de « thermothérapie », dont bénéficient les pommes. « C’est un procédé innovant et naturel qui permet, en douchant les pommes avec de l’eau entre 48° et 50° d’améliorer la qualité de conservation des fruits sans traitement chimique », explique Erika Marchesseau, gérante des Vergers de la Croix de Pierre. Des pommes dont certaines prendront ensuite la direction du Marché de Rungis, notamment à destination de l’agence Laparra.