Raffinés et réputés bons pour la santé en apportant divers oligo-éléments, dont l’iode, le magnésium, la vitamine B12, les fruits de mer sont principalement appréciés pour la finesse de leur chair et de leurs goûts. Pinces, pattes, abdomens, intérieurs de coquilles, crus ou cuits séduisent les plus fins gourmets. Si l’on s’en régale principalement en cette période de fêtes, ils séduisent dorénavant le consommateur toute l’année. Car foin de mois en R aujourd’hui, l’édit de 1759 qui imposait de ne les consommer que d’avril à décembre n’a plus de raison d’être sauf pour l’oursin dont la récolte est strictement interdite du 1er mai au 31 août en France métropolitaine. Posés dans l’assiette, reste à trouver à ces fruits de mer le compagnon de papilles idéal. Un tour chez les blancs s’impose.
On en pince pour lui !
Il se veut passe partout, ce Pouilly Fumé Château de Tracy 2015. Rien ne lui résiste : huîtres, fruits de mer, risotto de Saint-Jacques, ceviche de daurade, sushis et sashimis, poisson grillé au citron : il joue la carte de l’harmonie. Sa robe or pâle, aux reflets argentés et son nez intense aux notes fraîches d’agrumes, de pamplemousse, d’orange sanguine et de citron mûr séduisent. La bouche ample et riche, équilibrée et dotée d’une jolie persistance sur le citron précède une finale délicate, saline et persistante, entre fraîcheur et notes de fruits secs.
19 euros départ cave.
Bien nommé
Ce n’est pas pour rien qu’il s’appelle Jubilation, ce Muscadet Sèvre & Maine Le Pallet 2014. En 100 % cépage Melon B, il se veut franc et gai, voire carrément primesautier quand se présente une fine de clair ou une pleine mer. Plus qu’à l’aise sur des huîtres, son nez assez intense et complexe de mélange de brugnon, d’ananas frais, de fruits blancs mûrs, et de muscade et poivre blanc, amande, terminant sur une note briochée lui permettent d’affronter bravement le pain et le beurre demi-sel. Quant à la bouche, franche et équilibrée entre le fruit, la fraîcheur et une belle acidité, elle offre une longue persistance citronnée et minérale qui lui permet de gagner l’alliance, outre les huîtres, avec le poisson grillé, les langoustines poivre et sel et les crevettes sautées. Excellent rapport qualité/prix : 10,30 E départ cave.
Le Passe muraille des coquillages
Né à l’est, le château de Riquewihr Dopff & Irion les Murailles 2010 AOC Alsace quitte ses remparts pour partir à la conquête de l’ouest. Une diagonale plus loin et le voilà servi sur des langoustes ou un homard. Beau trajet pour ce Riesling issu de sélection massale, dont le nez frais, fin et élégant, minéral, dévoile des accords surprenants de fruité ananas, brugnon, agrumes, menthe-estragon-anis et poivre gris. La bouche est puissante et acidulée, minérale et dévoile des notes de miel, d’agrumes sur une fine touche de notes de notes de pierre-à-fusil, une touche torréfiée et réglissée-mentholée en finale. Pour couronner le tout, la rob est dorée intense. Il se frotte et s’encanaille à tous les fruits de mer, aux taboulés marins et se rie de la langouste grillée. 12,50 E départ cave.