Dans la commune de Blagnac, dans l’agglomération toulousaine, plusieurs hectares de terres alluviales, particulièrement adaptées au maraîchage, accueilleront bientôt de nouveaux producteurs de légumes qui pourraient renforcer le carreau du MIN toulousain.
Malgré le développement galopant de l’urbanisation, l’agglomération toulousaine possède toujours une ceinture verte dédiée notamment au maraîchage. Plus connue pour son aéroport et l’implantation d’entreprises d’industrie de pointe, comme Airbus, la ville de Blagnac, située au nord-ouest de Toulouse, possède une forte tradition maraîchère, dont le maintien est une priorité pour la municipalité. Loin de la pression foncière, la commune dispose encore de 250 hectares de terres situées en plaines alluviales, entre la Garonne et les habitations, sur une zone baptisée Quinze Sols, qu’elle compte bien valoriser et maintenir en production.
Objectif : approvisionner les marchés locaux
La Ville a pour cela racheté 31 hectares et entamé, avec l’aide du conseil départemental de la Haute-Garonne et de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), un programme de regroupement, d’échange et de cession à l’amiable de surfaces cultivables, entre propriétaires, afin de favoriser l’installation de nouveaux producteurs : 135 des 250 hectares disponibles sont aujourd’hui cultivés, dont un tiers en grandes cultures (céréales…) et deux tiers en légumes. On trouve ainsi, sur ces limons, de grandes surfaces de légumes d’hiver, tels que carottes (une spécialité historique blagnacaise), choux, poireaux, navets, courges, et d’été, comme les salades et les courgettes. « La particularité de ce secteur maraîcher est d’être enserré dans la ville, explique Pascal Boureau, adjoint délégué au cadre de vie à la mairie de Blagnac. Cela permet de développer une agriculture vivrière à destination de la population du Grand Toulouse. » Le projet prévoit également à terme la construction d’un « équipement d’exploitation agricole mutualisé à l’usage des maraîchers ». Le plan local d’urbanisme (PLU) devrait être révisé, pour pouvoir bâtir quelques serres qui permettront de diversifier les productions.
Située non loin du MIN de Toulouse Occitanie, cette zone maraîchère intéresse également ses dirigeants. Fin novembre, Jean-Jacques Bolzan, président de la Fédération nationale des marchés de gros de France, et Maguelone Pontier, directrice du MIN Toulouse Occitanie, y sont venus, à l’invitation du maire de Blagnac, Joseph Carles. Le MIN Toulouse Occitanie, véritable centrale d’achat des produits de proximité, veut muscler l’offre de son carreau de producteurs, où 339 producteurs proposent déjà leurs fruits et légumes, afin de répondre à une demande croissante en produits locaux. « Nous souhaitons signer une charte avec le syndicat Jeunes Agriculteurs, afin d’aider des jeunes à s’installer, notamment dans des productions que nous n’avons pas encore sur le carreau », indique Maguelone Pontier. Enfin, le MIN a également en projet de créer un atelier de transformation dans ses locaux, à destination de la restauration commerciale et collective.
Florence Jacquemoud