Noyau dur de l’Europe
A l’heure où certains s’écharpent au sujet des racines chrétiennes de l’Europe, nous proclamons, soucieux de réconcilier tout le monde, que la civilisation européenne a des origines huileuses. Tout d’abord parce qu’on a découvert en Toscane des restes fossilisés d’oléastre, l’ancêtre de l’olivier, datés de 20 millions d’années. Ensuite parce que l’olive a été le vecteur de l’expansion de la civilisation gréco-romaine, depuis les colons grecs qui en plantèrent dans toutes leurs colonies disséminées le long du pourtour méditerranéen jusqu’aux Romains qui prirent le contrôle du commerce ce qui leur permit d’asseoir leur pouvoir. Enfin parce qu’après une éclipse de plusieurs siècles due aux invasions barbares, le commerce de l’olive reprit à Venise au 13ème siècle.
Les conquistadors espagnols essayèrent d’implanter en Amérique ce fruit à noyau de forme ovoïde qui est récolté à l’automne pour l’olive de table (qui n’est pas consommable sans traitement préalable) et entre novembre et février pour celles dont on veut tirer de l’huile. 500 ans plus tard, plus de 60 appellations d’origine protègent des huiles du terroir californien. Malgré cela, la consommation d’olive – consubstantielle du régime crétois, considéré comme un gage de longue vie – reste très européenne. Les Américains en consomment peu, avec les conséquences que l’on sait sur la santé publique. Olive uber alles !