La filière alimentaire régionale d’Île-de-France dispose d’importantes perspectives si elle se montre capable de relever quelques défis majeurs. C’est en ces termes que l’on pourrait résumer l’étude très détaillée menée sur ce secteur par l’Institut Paris Région, agence régionale d’urbanisme et de l’environnement d’Île-de-France, pour le compte du Conseil régional et rendue publique en septembre.
La pandémie a fait apparaître des évolutions profondes des comportements des consommateurs, dont certaines sont a priori favorables au renforcement des filières régionales, souligne l’institut : la sensibilité des consommateurs aux questions de sécurité alimentaire avec une demande favorable à des produits plus naturels, de meilleure qualité et mieux tracés ; et une demande de reterritorialisation pour raccourcir et mieux maîtriser la chaîne d’approvisionnement des produits consommés. Si l’agroalimentaire reste un secteur industriel de second plan en Île-de-France avec 4 % des emplois et 6 % des établissements de l’industrie manufacturière francilienne seulement, « l’emploi y a globalement mieux résisté que dans les autres secteurs industriels », relève l’étude, qui souligne qu’« aucune rupture d’approvisionnement ou seulement à la marge n’a été constatée en Île-de-France » pendant la crise et qu’un « écosystème avec une meilleure coordination entre acteurs est en train de se mettre en place ». Pour renforcer cette filière jugée stratégique par la Région dans son plan pour la croissance, l’emploi et l’innovation, le rapport dégage une dizaine de pistes. Parmi celles-ci, la nécessité de « reconnecter la transformation aux productions franciliennes pour favoriser une alimentation locale » ou encore de « développer l’identité de la région comme région alimentaire via la marque Produit en Île-de-France ». L’étude mentionne également l’importance pour le territoire « de disposer de sites d’accueil pour les entreprises de la filière bien répartis sur le territoire ». Plusieurs sites pourraient se porter candidats en grande couronne, estime l’étude, qui évoque en particulier Grand Orly Seine Bièvre « avec la présence du Marché de Rungis ».
En chiffres
Une production qui ne demande qu’à grandir
L’agroalimentaire francilien doit capitaliser sur la demande de reterritorialisation des productions qui s’est manifestée pendant la crise.
20 500 emplois et 665 établissements
C’est ce que pesait l’agroalimentaire francilien en 2017. Cela représente 4 % des emplois et 6 % des établissements de l’industrie manufacturière francilienne.
11,6 millions de repas
doivent être servis chaque jour en Île-de-France (solde entre résidents, entrants et sortants).
Source : Les industries agroalimentaires en Île-de-France, Institut Paris Région, septembre 2020
850
C’est le nombre de salariés dans la transformation des fruits et légumes, notamment avec Agrana Fruits France qui fait des conserves à Mitry-Mory, les jus de Bharlev industries au Mesnil-Amelot, et Daregal à Milly-la-Forêt.