Nolwenn Pittet a décroché en octobre la médaille d’argent aux « Worldskills », les olympiades internationales des métiers. Une belle reconnaissance pour cette jeune fleuriste qui a ouvert sa propre boutique l’année dernière et vient deux fois par semaine à Rungis avec son associée, Anaïs Nivault.
Depuis qu’elle a décroché le titre de vice-championne du monde aux olympiades internationales des métiers (les Worldskills) dans la catégorie « Art floral », Nolwenn Pittet a acquis la célébrité dans le quartier où elle a ouvert sa boutique avec son associée Anaïs Nivault. « De nombreux clients nous ont suivies et soutenues avant et pendant la finale, qui a eu lieu du 15 au 18 octobre à Abu Dhabi », explique la fleuriste de 22 ans qui a vu défiler ces derniers mois les caméras de TF1, de France 2 ou de M6. Cette compétitrice née n’est pas près d’oublier l’expérience vécue au sein de l’équipe de France des métiers. « J’ai eu le privilège de travailler avec plusieurs meilleurs ouvriers de France, un titre que j’aimerais décrocher un jour », s’enthousiasme la championne. Elle est notamment reconnaissante à son « expert », Jean-Philippe Fritz, et à tous ceux qui l’ont entraînée avant la compétition : Thierry Boutin, Benoît Saint-Amand, Frédéric Dupré ou Georges Muller.
Le quotidien à la tête de sa boutique de 50 m2 dans le 18e arrondissement n’en est pas moins exaltant, assure Nolwenn Pittet. Après quelques mois comme responsable d’un magasin, elle a en effet créé l’Usine à pétales avec une consœur et amie du même âge, Anaïs Nivault. « Même si nous sommes jeunes, nous avons déjà accumulé pas mal d’expérience avec les années d’apprentissage », justifie la jeune chef d’entreprise.
Transmettre à leur tour
Dans ce quartier très commerçant, les deux jeunes femmes misent sur la vente traditionnelle et se démarquent par le conseil et la confection de bouquets à façon. « Nous veillons à travailler le plus possible des produits français mais aussi de saison, des options auxquelles notre clientèle est sensible, soulignent les jeunes fleuristes. On ne va pas acheter de la pivoine au mois de décembre, par exemple ». La gamme de fleurs coupées et de plantes vertes est adaptée à la clientèle jeune et branchée du quartier. À l’Usine à pétales, les fleurs champêtres sont à la fête, mais aussi toutes les fleurs et plantes « naturelles ou sauvages ». Les produits les plus appréciés sont les chardons, craspedias, renoncules, anémones, tulipes, wax, roses de jardin, pivoines, mufliers et autres hortensias. « Côté plantes vertes, nous penchons vers les grandes feuilles type monstera, les plantes retombantes (hoya, aechinantus…), les plantes grasses, cactus, etc. », précise Anaïs.
Le duo, qui s’ingénie à diversifier l’activité par la livraison, les événements et des ateliers en boutique, ne manque pas de projets. « L’activité progresse peu à peu et cela nous rend optimistes », sourit Nolwenn. À la rentrée prochaine, l’une et l’autre aimeraient pouvoir embaucher une employée. « Nous avons toutes les deux été apprenties, c’est important pour nous de transmettre nos connaissances », concluent les deux jeunes femmes d’une même voix.
Bruno Carlhian
Infos clés
L’Usine à pétales
22, rue Joseph-Dijon 75018 Paris
Tél. : 09 81 33 71 17
E-mail : contact@lusineapetales.fr
Références : une quarantaine de variétés de fleurs coupées
Répartition du CA : 70 % pour les fleurs, 30 % pour les plantes
Boutique ouverte du mardi (9 h 30-19 h 30) au dimanche (10 h-13 h)
Le samedi sans interruption.
Bio
Nolwenn Pittet et Anaïs Nivault se sont connues à 15 ans en CAP à l’École des fleuristes de Paris. Elles font chacune quatre ans en apprentissage et, brevet professionnel en poche, commencent à prendre des responsabilités en boutique. Elles s’associent et ouvrent leur boutique en avril 2016, l’Usine à pétales, à Paris. Nolwenn Pittet participe à des concours d’art floral depuis l’âge de 16 ans. Finaliste du concours des meilleurs apprentis de France, elle entreprend en 2014-2015 les Olympiades des métiers, une compétition réservée aux moins de 23 ans. Arrivée quatrième lors de la finale nationale, elle ne veut pas rester sur un échec et décide de rempiler dès la compétition suivante. En mars 2017, elle est couronnée lors de la finale nationale à Bordeaux et décroche aux Worldskills, la finale internationale à Abu Dhabi, la médaille d’argent de sa catégorie « Art floral ».
Dixit
« Le marché de Rungis est essentiel pour l’équilibre de notre activité. Nous nous y rendons tous les mardis et jeudis. Notre parcours de visite passe par les producteurs de fleurs d’Île-de-France et par des fournisseurs réguliers, comme Flower shop, Family Flor et Karine Venet (anciennement Bernard Poutrel). Il nous arrive de faire des achats d’appoint chez d’autres grossistes ou des découvertes. »