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Xavier Grymonprez

Tout est bon dans le cochon « francilin »

Elle est peu connue : il existe une filière porcine nourrie au lin en Île-de-France. Avec une marque, le porc « francilin ».

Il y a dans tous les métiers des gens qui aiment se lancer des défis et les relever. Xavier Grymonprez est de ceux-là. Seul éleveur de porcs (intégrant les naissances et l’engraissement des animaux) de Seine-et-Marne, sur l’exploitation créée par son père et qu’il a reprise en 1987, dans un désert d’élevage porcin, il lui semble nécessaire pour survivre de sortir du marché standard et de produire du porc de qualité haut de gamme. Nous sommes au tournant des années 2010, la mode n’est pas encore au local, mais cet agriculteur repère ce besoin d’identification et de qualité pour les produits agricoles. Pourquoi la région parisienne y échapperait ? À cette époque, on ne recense que trois élevages porcins dans toute l’Île-de-France. La ferme d’Aubetin, située à Dagny (77) qu’il exploite avec ses deux frères, compte un cheptel de 290 truies allaitantes. Les animaux sont nourris avec les aliments (blé, orge, maïs) cultivés sur les 195 hectares de l’exploitation. Les graines de lin, pour donner du goût à la viande, sont achetées à l’extérieur. Notre trio d’éleveurs fabrique l’aliment pour les animaux à la ferme, en profitant des conseils d’un nutritionniste, spécialiste de l’alimentation animale. On le comprend aisément, chez les Grymonprez, tout est rigoureusement pensé. Mais si l’exploitation fonctionne correctement, il y a tout de même une insatisfaction quant à la valorisation des produits. « À cette époque, nous vendions nos cochons à des négociants et on ne savait pas ce qu’ils devenaient, se souvient Xavier Grymonprez. Nous voulions que le consommateur sache d’où venait la viande qui était sur sa table ». D’où l’idée de lancer une filière dédiée au porc du bassin parisien. C’est la création, en 2011, de l’Association de promotion du porc francilin. Au départ, il y a un seul élevage, celui des Grymonprez, un abattoir, à Houdan, dans les Yvelines, et quelques transformateurs. Le cahier des charges est des plus classiques, représentatif de ce qui existe pour les filières porcines françaises, mais avec fabrication de l’aliment à la ferme, incorporation de graines de lin et complexes vitaminés haut de gamme pour obtenir une viande de qualité supérieure. Aujourd’hui, la filière rassemble 6 éleveurs du Bassin parisien, dont le siège d’exploitation est situé à moins de 150 kilomètres de l’abattoir. 6 transformateurs (4 en Île-de-France, un à Tours, un en Normandie) fabriquent ensuite les pâtés, les jambons, les saucisses, les saucissons, etc. Puis ces produits prennent le chemin des bouchers-charcutiers, des restaurateurs, des grossistes, mais aussi de certains magasins de la grande distribution de la région parisienne. Xavier Grymonprez préside l’association et participe également à la commercialisation. L’association permet à tous les acteurs de la filière de se connaître et de garantir une réelle traçabilité du produit. Le porc francilin est également engagé dans la démarche « Mangeons local en Île-de-France ».

Olivier Masbou

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Infos clés

Association de promotion du porc francilin
77320 Dagny
6 producteurs
400 porcs par semaine
1 abatteur
6 transformateurs
BIO

BIO

1954 : installation du père de Xavier Grymonprez à la Ferme d’Aubetin
1987 : installation de Xavier Grymonprez
2011 : création de l’Association de promotion du porc francilin

 

DIXIT

« Je participe à la commercialisation et à la démarche commerciale de l’association. Nous faisons beaucoup d’opérations d’animation. Cela nous permet d’avoir le retour du client et du consommateur. Nous organisons aussi des visites d’élevage. La transparence sur nos pratiques d’élevage est très importante »