En France, le sarrasin (aussi surnommé « blé noir », bien qu’il ne s’agisse pas d’une variété de blé) est adapté au climat tempéré de Bretagne et d’Auvergne. Il a pourtant failli tirer sa révérence au milieu des années 1960 : une carence en cuivre dans les sols l’a relégué derrière l’orge, le blé ou encore le maïs, jugés bien plus rémunérateurs. Ainsi, sa culture a chuté d’environ 700 000 ha au XIXe siècle, à 30 000 actuellement. C’est en Bretagne, où l’activité est la plus structurée. Aujourd’hui, les surfaces exploitées dans cette région représentent moins de 4 000 ha et la culture du blé noir est encadrée par l’association Blé noir tradition Bretagne. Cet organisme de défense et de gestion doit faire face à de nombreux enjeux. Si, pour cette filière, l’avenir est « plutôt serein et les bases solides », il n’en demeure pas moins que la concurrence ne cesse de s’intensifier, notamment en France et à l’étranger. L’association s’est battue pour obtenir, en 2010, l’IGP pour la farine de blé noir de Bretagne. Le sarrasin profite d’un regain d’intérêt à l’heure où les repas « healthy » ont particulièrement la cote : pas de gluten et de nombreux nutriments, comme les protéines, fibres, vitamines, acides aminés et antioxydants.
12 000 tonnes consommées l’an dernier
Semées entre mai et juin, les parcelles des 1 400 producteurs bretons sont en fleur pendant toute la saison estivale. La Harpe (variété de blé noir retenue par Blé noir tradition Bretagne) est récoltée à partir de fin septembre. « Le cycle de vie du blé noir est simplement rythmé par la pluie et le soleil. Il ne supporte aucun traitement, ni herbicide, ni produit phytosanitaire. Un sol bien préparé et une météo favorable sont les deux critères d’une culture réussie », détaille Fabrice Sablé, producteur de sarrasin à Guilliers, dans le Morbihan (56). Chaque année, ce sont plus de 2 000 t de farine de blé noir de Bretagne IGP qui sont produites par la filière et distribuées en France et à l’étranger, mais aussi chez les artisans crêpiers ou en GMS. Aujourd’hui, la consommation de farine de sarrasin est en vogue. Les Français en mangent environ 12 000 t par an. La farine bretonne représente actuellement 20 % du marché français. La région est fortement concurrencée par l’import de graines en provenance de Chine ou des pays de l’Est. M. R.
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Que boire avec...la sarrasin
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