Les esprits chagrins lui préfèrent la dorade rose, dont le nom met du baume au cœur, ou la daurade royale qui, parce qu’elle a le sang bleu, mérite bien une orthographe distincte ; ils les trouvent plus savoureuses, paraît-il… Soit : mais il ne faut pas non plus voir tout en noir quand il est question de la dorade grise.
D’abord parce que, si elle est plus petite que ses homonymes, elle est aussi plus courante : donc côté ressources, elle n’est pas dans le rouge. De fait, celle que l’on connaît également sous le nom de griset, de cathère ou encore de tanude, se pêche sur toutes les côtes de l’Hexagone, d’Atlantique en Méditerranée : on peut donc dire qu’elle est connue comme le loup blanc. Et, puisqu’il est question de pêche, mentionnons que, nerveuse et méfiante, elle fait la joie des amateurs qui, pour la ramener sur le bateau, en voient parfois des grises ! Cependant, sa taille légale de capture est fixée à 23 cm, afin de préserver les spécimens qui ont le nombril vert et assurer ainsi la pérennité de l’espèce.
Et pour finir, une astuce : vous la différencierez facilement de la daurade royale à sa belle robe bleu-gris qui ne présente pas de bandeau jaune sous les yeux… Décidément, la dorade grise nous en fait voir de toutes les couleurs !

