Avec le Homard 1Avec le Homard 1

Homard breton : la vie en bleu

La chair savoureuse du homard a inspiré plus d’un chef. Mais les qualités diffèrent d’une espèce à une autre et en fonction de la provenance.

C’est le plus gros, le plus fin et le plus recherché des crustacés. Avec sa chair moelleuse, délicate et peu grasse, sa saveur parfumée et iodée, le homard alimente les fantasmes de tout cuisinier. Les recettes, souvent très anciennes, sont légion dans le répertoire français : coquilles de homard Mornay ; escalopes de homard à la parisienne, homard à l’américaine ; à la broche ; cardinal ; en chemise ; au court-bouillon ; à la crème ; Henri Duvernois, etc. Certaines préparations sont l’œuvre des plus grandes signatures, du homard surprise de Fernand Point au panaché de homard et d’écrevisse au caviar de Georges Blanc en passant par le homard sauté à l’orange de Jean Minchelli. Débordé par l’afflux de 30 kg de homard canadien, le Lyonnais Christian Têtedoieeu un jour l’audace de l’encanailler avec langue et tête de veau. Grâce à l’abondance relative des ressources outre-Atlantique, le homard s’est même fait sa place dans la street-food. On peut désormais déguster les « lobstersrolls », ces sandwiches new-yorkais au homard, à Paris, chez Homer Lobster.

Homars ou homard ?

Mais il y a homard et homard, bien sûr. Le homard européen (Homarusgammarus), d’un bleu violacé ou verdâtre, que l’on trouve sur les côtes bretonnes, d’Angleterre, d’Irlande ou de Norvège, est de loin le plus apprécié, en France en tout cas. On l’appelle parfois homard breton, mais il faut être prudent avec cette dénomination, qui n’est pas officielle et peut recouvrir des homards pêchés au Royaume-Uni par exemple. Le homard européen pêché en Bretagne est bel et bien apprécié, mais il faut s’assurer de son origine par son port de pêche. On capture également d’excellents homards européens en Normandie, même s’il est parfois vendu comme « breton »…
La grande distinction se situe cependant entre le homard européen et celui d’Amérique (Homarusamericanus), pêché sur les côtes orientales du Canada ou du Massachusets, beaucoup plus fréquent et moins prisé des esthètes. Le prix du premier est supérieur en moyenne de 20 % à 25 % par rapport au second, avec des prix s’étageant entre 25 Ä et 38 Ä par kilo pour le homard « européen », contre 20 Äà 30 Ä pour le second en moyenne sur le marché de Rungis. Le homard breton de Bretagne est pour sa part 10 % plus cher que le homard européen. Les prix, qui flambent autour des fêtes de fin d’année, sont plus accessibles durant l’été et chutent généralement à la rentrée.
« Les restaurateurs qui n’en ont pas toute l’année à la carte vont se diriger vers le homard en fonction du prix », signale Nicolas Buisson, de Paris Caviar. Le grossiste rungissois, qui s’approvisionne à Roscoff, commercialise majoritairement des homards américains, plus accessibles pour sa clientèle. « Quand il y a de belles opportunités, notamment en homard européen, c’est généralement vendu dès que c’est acheté. Les homards épatés, qui sont déclassés, peuvent aussi présenter une bonne occasion de mettre du homard au menu. »

B. C.

Connaissez-vous la recette du...Gratin de macaronis au homard

A tester chez vous sans plus attendre !

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