L'agneau de pré saléL'agneau de pré salé

L’agneau de pré salé

entre terre et mer

Dotés d'une AOP depuis 2009, ces agneaux ont un délicieux goût iodé

Quand le monde va trop vite, quand les plateformes numériques ubérisent l’économie et quand l’industrialisation de l’alimentation nous fait passer de la viande de cheval pour du bœuf, on se prend parfois à avoir envie de mener la vie d’un agneau de pré-salé.

Songez plutôt : élevés depuis plus de mille ans aux abords du Mont Saint-Michel mais aussi dans la baie de Somme, dans cet espace où la terre et la mer se rencontrent et où la végétation est lavée tantôt par les embruns, tantôt par la pluie, ces paisibles ovins accompagnent leurs mères sur des pâturages iodés une fois passée la trêve hivernale, c’est- à-dire du 1er décembre au 15 mars environ. Au long de leur parcours dans les herbus, ces charmants agneaux dégustent des plantes halophiles aux noms plus poétiques les uns que les autres : pucinelle, salicorne spartine et obiome des ports… Nullement découragés par le climat rugueux de ces abords maritimes, les bêtes vivent en symbiose avec cette nature qui donnent à leur chair cette couleur si particulière et ce goût si fin qui enchante les gastronomes. Ah parce qu’au fait, au bout de quelques mois, nos gentils agneaux de pré salé sont abattus. Schlak ! Finalement, il n’est pas si mal que ça le monde numérique.