Le panaisLe panais

Le panais

un retour mérité

Nous redécouvrons avec un plaisir sincère ce légume oublié injustement

C’est donc la pomme de terre, la coupable ? Certains n’hésitent pas à l’affirmer, prétendant que sa culture, à mesure qu’elle gagnait toute l’Europe au XVIIIe siècle pour pallier les différentes famines, aurait jeté le panais aux oubliettes de l’Histoire…
Car il faut bien admettre que celui-ci compte, sur le territoire national tout du moins, parmi ces légumes oubliés que nous redécouvrons avec plaisir depuis quelques années ; en revanche, nos amis britanniques et scandinaves n’ont jamais cessé d’en faire leur ordinaire. On ne peut, d’ailleurs, que leur donner raison…
Mais pour quelle raison les Français ont-ils jeté un tel opprobre sur ce savoureux cousin de la carotte ?  Facile à cuisiner, résistant au gel, riche en vitamines C, goûtu : il a tout pour plaire, sacrebleu ! Pline l’Ancien ne l’ignorait pas, lui qui l’a cité à maintes reprises dans son “Histoire Naturelle“. L’empereur romain Tibère, quant à lui, le faisait venir à grands frais d’Allemagne, tant il en raffolait. Pensez que le panais a même figuré au capitulaire De Villis : cet acte administratif qui, édicté par Charlemagne, contenait la liste des plantes dont la culture était ordonnée dans les jardins royaux et les monastères…
Et dire que, même sous l’Occupation, les Français se résignaient à manger des topinambours, des rutabagas… Mais pas de panais. Aussi, effaçons sans plus attendre cette tache sur la réputation gastronomique de notre beau pays.