En plus de représenter un investissement important, les chaises, fauteuils, tabourets et autres banquettes de terrasses en restauration doivent être choisis en fonction de l’ambiance finale souhaitée, mais également du confort, de la robustesse, de la résistance aux variations de météo et aux usages répétés. La France est assez bien lotie en productions locales de qualité. Les meilleurs exemples sont les maisons Gatti et Fermob. Situées à l’opposé en matière de styles, de matériaux et de design, ces deux sociétés ont connu des trajectoires quasi similaires, de l’expansion des débuts à l’arrivée de la concurrence étrangère, jusqu’à la renaissance prospère.
La tradition du rotin
La Maison Gatti, aujourd’hui centenaire, fabrique du mobilier de terrasse en rotin en respectant les principes artisanaux. Créée par l’Italien Joseph Gatti, l’entreprise installée par le passé en plein Paris, propose d’abord des modèles uniques en rotin aux brasseries des Grands Boulevards. Dans les années 1950, la fille Odette Gatti innove, notamment concernant les tissages qui deviennent en nylon dans les années 1960, puis en Rilsan (voir encadré) dans les années 1980, matériau toujours utilisé aujourd’hui. Depuis 2019, l’entreprise est entre les mains d’Alexis Dyèvre.
La technique de fabrication est restée presque inchangée depuis les débuts. Dans les ateliers, 22 artisans œuvrent. Il leur faut environ cinq heures, 112 m de Rilsan, 40 pointes, agrafes et vis pour réaliser une chaise, dont 6 000 pièces sont réalisées chaque année. Quelque 820 établissements parisiens sont équipés par la Maison Gatti qui, pour ses 100 ans, lance deux modèles : Trocadéro et Dauphine.
Du jardin à la terrasse
Autre histoire, celle de Fermob, implantée depuis plus de cinquante ans à Saint-Didier-sur-Chalaronne dans l’Ain. Créée par un spécialiste des portails en fer, Fermob rencontre le succès grâce à ses modèles Bistrot et Luxembourg jusqu’en 1970, année de l’avènement des mobiliers extérieurs en plastique, moins chers et plus faciles d’entretien. Bernard Reybier relance l’affaire à partir de 1989 en rénovant les coloris et part à la conquête des restaurants. On retrouve les créations de la marque dans la restauration rapide (McDo, Paul, Pomme de Pain…) et dans les bars branchés, comme le Kube ou le Café de l’Odéon, les restaurants parisiens Champeaux ou La Rotonde.
Caroline Maréchal
