Aujourd’hui, l’offre de fraises est multiple. En France, la production est largement dominée par les rondes. La plus célèbre, et la plus appréciée des consommateurs, est la ‘Gariguette’. On peut également citer la ‘Cléry’, à fort rendement, ce qui lui attire les faveurs des producteurs, mais elle est moins gustative. D’autres variétés essaient de se faire une place dans les rayons, comme ‘Ciflorette’, ‘Mara des bois’, ‘Charlotte’. L’offre d’importation est large. L’origine Espagne, notamment, est très présente sur le marché, à des prix souvent inférieurs à la fraise française. « La question se pose de la nature de cette concurrence, non seulement en termes de prix, mais aussi en termes bénéfices proposés pour le consommateur », notent les auteurs*. Le CTIFL s’est penché sur les usages et attitudes des consommateurs par rapport à la fraise. Premier enseignement : le consommateur ne fait pas de lien entre la saison de la fraise et l’origine France. Pour lui, la saison commence par l’arrivée de la fraise dans les rayons ou sur les étals. Avec un paradoxe, les premiers achats (fraises précoces ou importées) se traduisent souvent par une déception gustative, mais cela n’impacte pas la volonté de rachat. Autre champ de l’étude : la connaissance des variétés. Si la plupart des personnes interrogées arrivent à citer une ou deux variétés parmi les plus connues (‘Gariguette’, ‘Mara des bois’…), certains « fantasment sur l’existence de dix, vingt variétés, voire plus ». Toutefois, le CTIFL constate que la connaissance des fraises est meilleure que par le passé. En revanche, la connaissance des variétés étrangères, espagnoles notamment, est quasiment nulle. La connaissance des systèmes de production est très faible. Le consommateur imagine des grandes exploitations, certains pensent même que la récolte est mécanisée ! Enfin, le consommateur a une bonne connaissance de l’univers de la fraise. Il la place dans la famille des fruits rouges avec la framboise, la groseille, la mûre, la myrtille. « Le marché de la fraise se porte bien et l’offre française, appréciée des consommateurs, constitue une filière rentable », concluent les auteurs. Toutefois, « la moindre maîtrise du marché des fraises de saison face à la montée qualitative des fraises ibériques et le dynamisme de la production belge, néerlandaise et allemande constituent un risque dans l’évolution à terme sur le marché français ».
Olivier Masbou
* Fraises – Usages et attitudes des consommateurs : quelle(s) évolution(s) en 15 ans ? 2001-2017, CTIFL

Les serres progressent
de diminuer (- 3 %), notamment dans le Centre-Ouest (- 18 %) tandis que la culture sous serre augmente (+ 1 %). « La tendance à la hausse des surfaces sous serre s’explique par l’obtention de meilleurs rendements, en lien avec un contrôle plus efficace de l’état sanitaire et
par les améliorations des aménagements techniques », constate le service de statistiques du ministère de l’Agriculture.