L’offre de noix fraîche doit évoluerL’offre de noix fraîche doit évoluer

L’offre de noix fraîche doit évoluer

La noix fraîche bénéficie d’une image positive. Pas suffisante toutefois pour retrouver les faveurs du consommateur. Sa consommation baisse depuis près de vingt ans.

La consommation moyenne de noix à coque en France est de l’ordre de 110 grammes par personne et par an*, ce qui représente un volume annuel de 6700 tonnes. Ces chiffres traduisent un recul de la consommation d’environ 35 % par rapport au début des années 2000. « Ce produit souffre d’un déficit d’attachement de la part du consommateur français », indique l’étude citée. Parmi les barrières à l’achat, le CTIFL évoque le prix. Depuis 2002, le prix moyen de la noix à coque s’est accru d’au moins 40 % (voir graphique). Malgré ce recul, la noix fraîche est attendue par les détaillants et les distributeurs. Elle souligne le caractère saisonnier de l’offre noix et cela permet de développer l’offre de noix sèches en vrac et de noix sèches en sachets. Notons que l’offre en noix bio reste confidentielle. L’origine France est importante, et la noix bénéficie de deux prestigieuses appellations d’origine : Noix de Grenoble et Noix du Périgord. Si aucune différence qualitative n’est soulignée entre les deux, l’AOP Noix de Grenoble est jugée bien « mise en avant avec son sceau rouge » alors que l’AOP du Périgord « n’est pas encore assez mise en valeur ». La production nationale est en mesure de répondre à la demande. Elle affiche une progression d’environ 26 % depuis le début de la décennie, avec 35 500 tonnes récoltées en moyenne de 2010 à 2012 (voir graphique). Le verger métropolitain consacré à cette culture représente 19 000 hectares, dont 47 % sont concentrés en Rhône- Alpes, 28 % en Aquitaine et 13 % en Midi-Pyrénées.

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Cours expédition de la noix

Les critères de qualité retenus pour l’achat des noix fraîches portent essentiellement sur l’aspect extérieur : la couleur claire de la coque et le calibre. Le nom des variétés est rarement mis en avant, peu de consommateurs, voire de vendeurs, savent différencier la ‘Franquette’, la ‘Lara’… La période de forte commercialisation s’étend de novembre à janvier. La noix à coque est un produit connoté « terroir », « France », « naturel », autant d’atouts qui s’inscrivent dans les tendances actuelles de la consommation alimentaire, si ce n’est l’image «vieillotte» véhiculée par l’offre qui n’a pas évolué et la maintient comme un produit de connaisseurs. Forts de ce constat et sans réel concurrent, les distributeurs positionnent l’offre noix dans un segment haut de gamme légitimant ainsi son prix élevé.

À l’inverse de la noix à coque, la consommation française de cerneaux semble être à la hausse. Le marché français a absorbé 5 600 tonnes de cerneaux en moyenne de 2010 à 2012, pour une consommation moyenne atteignant 90 grammes par personne et par an, soit une progression de 15 % par rapport à la période 2000-2002. Ce marché est majoritairement alimenté par des importations. Selon les volumes disponibles et la qualité du cerneau, son utilisation sera industrielle (gros cerneaux blonds entiers pour la fromagerie, petits cerneaux blonds entiers en chocolaterie- pâtisserie), artisanale (pour le pain et les gâteaux en boulangerie-pâtisserie), en restauration ou en petits conditionnements pour la vente en l’état au consommateur (aides à la cuisine, grignotage).

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Olivier Masbou

La%20noix%20de%20Grenoble%2C%20une%20octog%C3%A9naire%20bien%20portante

La noix de Grenoble, une octogénaire bien portante

La noix de Grenoble est le premier fruit à avoir obtenu une AOC. C’était en 1938. La zone de production s’étend sur trois départements : Isère, Drôme et Savoie. Les 6 900 hectares de vergers se situent entre 150 et 800 m d’altitude. Trois variétés sont reconnues dans le cahier des charges : ‘Franquette’, ‘Mayette’ et ‘Parisienne’. 868 nuciculteurs produisent quelque 14 000 tonnes de noix de Grenoble annuellement. Elle est essentiellement commercialisée en France (48 % des ventes), mais connaît de bon succès à l’export en Europe : 17 % vers l’Italie, 15 % vers l’Allemagne, 8 % vers la Suisse, 3 % vers l’Espagne, 2 % vers le Danemark… En dix ans, les ventes ont accru de 56 % en France et de 16 % à l’export.