Une affaire de famille

La réussite que constitue l’histoire de la maison Charraire est avant tout celle de la transmission Depuis Maurice Charraire, qui lança en 1947 l’entreprise familiale, cette dernière a patiemment tissé sa toile jusqu’à devenir incontournable et une référence en matière de fruits et légumes.

 

«Nous sommes de poussiéreux et besogneux marchands de pommes de terre», sourit Michel Charraire, d’un ton modeste mais non moins malicieux. Il faut dire que la petite entreprise familiale a bien grandi depuis 1947 et jouit d’une solide réputation aujourd’hui.
C’est Maurice Charraire, le grand-père de Michel, qui a senti le premier le bon filon que représentait la pomme de terre. À l’époque, il rachète à un certain HébrartThérant son commerce de pomme de terre. « Dans ces années d’après-guerre, nous n’étions pas aux halles de Paris mais disposions d’entrepôts en gare de Bercy. Par la suite, nous ne faisions pas partie du “périmètre transférable”, comme on disait à l’époque », explique le patron d’un groupe de « maisons indépendantes les unes des autres », un « village » dont Michel Charraire se dit « le maire » et veille en bon père de famille. 

 

En effet, les Vergers Saint-Eustache ou Bermudes, qui sont dans le giron de la famille Charraire, sont respectivement pilotés par Alexia, sa fille, et Harrison, son fils. Michel Charraire a intégré l’entreprise familiale en 1975 et contribué, entre 1987 et 1988 au transfert de l’entreprise à Vitry-sur-Seine. « J’avais l’impression d’arriver à la campagne », se souvient le « patatier ». Dans les années 1990, l’homme mise sur la croissance externe en rachetant une dizaine de petits concurrents. Il cherche à se développer dans le commerce de fruits et légu-mes, encore et toujours à destination des restaurateurs. L’objectif est de ne plus se cantonner à la pomme de terre.

 

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Après cette phrase de croissance, Michel Charraire a choisi de reconsolider son assise en nouant un partenariat avec des producteurs champenois. Sur 100 hectares, ces derniers produisent 4 500 tonnes d’Agria, une variété française. Mais l’activité est plus large, dans la mesure où Charraire vend entre 35 et 40 tonnes de pommes de terre par jour, grâce à d’autres canaux d’approvisionnement. « Nous proposons environ huit variétés », se félicite Michel Charraire. 

 

Chaque matin, 3 500 à 4 000 clients sont livrés en Île-de-France, dont les plus grandes tables, L’Ambroisie, Le Bristol ou le Crillon pour ne citer qu’elles. Outre sa gamme de fruits et légumes classiques pour laquelle l’effort est porté sur la sélection et les approvisionnements, Charraire dispose d’une gamme de fruits exotiques, à l’instar de la papaye ou de la grenade. « La grande majorité de nos produits sont issus d’une production locale, avec des exploitations situées dans un rayon de 150km autour de Paris », commente Michel Charraire.
Mickaël Rolland

Sa Bio

Michel Charraire a rejoint l’entreprise familiale Charraire en 1975. C’est son grand-père, Maurice, puis son père, Didier, qui ont assuré le développement de la maison avant que Michel ne s’emploie à racheter de petits concurrents dans les années 1990 avec, en ligne de mire, la croissance externe. Charraire réunit alors plusieurs marques, à l’instar des Vergers Saint-Eustache ou Primeurs Passion. Il a par la suite consolidé son assise dans la pomme de terre en nouant un partenariat avec des producteurs champenois d’Agria.

Infos clés

  • M. Charraire légumes et fruits

  • 24-26, quai Jules Guesde

  • 94400 Vitry-sur-Seine

  • Tél. : 01.47.18.33.33

  • www.mcharraire.fr

Quelques chiffres clés

35 à 40

tonnes de pommes de terre/jour

130

employés

90%

du chiffre d’affaires en Île-de-France

120

camions

Sa citation

Notre offre est très variée. Nous faisons essentiellement du frais, mais le surgelé représente 10% de notre chiffre d’affaires. Je ne souhaite pas développer ce créneau, mais rester dans l’ultrafrais. Chez Charraire, la transmission a été la clé de la réussite, mais tout est à gagner. Tous les matins, je me remets en question.

Michel Charraire