[Juin]La Cerise

La bille sucrée

Ces temps-ci, les producteurs de cerise ont la cerise. Au sens propre et au sens figuré. Au sens propre parce que la saison de ce drupe (quel horrible mot pour un succulent fruit !) originaire d’Asie mineure est très courte : elle commence en avril pour les variétés les plus précoces et s’achève en juillet. Les consommateurs n’ont que quelques semaines pour savourer ces petites billes rouges, qu’il s’agisse des variétés douces issues du merisier (bigarreau, guigne) ou des variétés acides provenant du griottier (amarelle, griotte).
Mais ce n’est pas pour cela que les producteurs ont la cerise. Ils n’ont pas de chance (c’est le sens de cette expression populaire) parce que depuis le 1er février, ils n’ont plus le droit d’utiliser de diméthoate, un insecticide chimique, pour lutter contre le drosophile suzukii, un moucheron minuscule qui se répand à la vitesse pétaradante d’une moto japonaise. Or ce nuisible fait des ravages dans les vergers et il n’existe aucun remède efficace pour s’en prémunir, si ce n’est peut-être l’ail liquide (mais qui a envie de croquer une cerise badigeonnée d’ail liquide ?) Pour ne rien arranger, la récolte de cerises de Céret, que l’on retrouve depuis 1932 sur la table présidentielle, sera très déficitaire suite à un printemps pluvieux. Pour les producteurs locaux, c’est la cerise sur le gâteau !