Région  "Hauts-de-france" : tubercules et confiseries 2Région  "Hauts-de-france" : tubercules et confiseries 2
Nos régions ont du goût

Hauts-de-France

Tubercules et Confiseries

La terre des Ch’tis n’est pas que terrils, elle est aussi labourage et pâturage dans la désormais vaste région des Hauts-de-France. Betteraves et pommes de terre sont ici les reines des champs.

Les labourages à perte de vue, à commencer par les champs de betteraves qui font des Hauts-de-France, regroupant Nord-Pas-de-Calais et Picardie, la première région sucrière française avec 18 millions de tonnes par an pour fabriquer 2,7 millions de tonnes de sucre. Si la betterave a prospéré en France, c’est la faute à Napoléon qui voulait remplacer la canne a sucre pendant le blocus franco-britannique au début du 19ème. On compte ici une dizaine de sucreries sur les 25 nationales. Une filière concentrée principalement dans le Nord autour de la mégapole Lille-Roubaix-Tourcoing, entre Dunkerque et Calais et dans le Cambrésis avec l’usine Afchain qui n’en est plus à une Bêtise près. Les Ch’tis sont ainsi devenus des bouches à sucre : le Nord-Pas de Calais produit un bonbon français sur quatre, plus de la moitié du sucre utilisé dans l’industrie alimentaire et la restauration, un biscuit sur vingt et un chocolat sur dix. Sont fabriqués par ici les sucres Beghin Say, Saint Louis, Daddy, les bonbons Lutti, Carambar, les Bêtises de Cambrai, les chocolats Benco, Banania, Cemoi…. Tous les grands fabricants européens sont implantés près de la métropole lilloise et la région est devenue leader français de la confiserie.

Betteraves

 

Une terre à truches

Les tubercules sont incontestablement les rois du Nord. La région est aussi grande productrice de pommes de terre (près de quatre millions de tonnes par an sur 100 000 ha) notamment autour du Quesnoy, de Lille et Valenciennes. Deux pommes de terre françaises sur trois consommées en France sont ch’ti, sept frites surgelées sur dix. Les trois-quarts des « truches » produites sont destinées à la consommation – Mc Cain a implanté deux unités à Harnes et Bethune – le reste à pour vocation les plants ou la fécule, notamment en Artois Cambresis. On trouve dans la région la plus vaste gamme de pommes de terre (bintje, ratte du Touquet, Nicolas, Samba, Olivia, Victoria, Marabelle, Caesar…). Les filières végétales pèsent les deux tiers du chiffre d’affaires des agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais, avec, autres points forts, le blé tendre, le colza, l’orge, les féveroles, le lin principalement exporté en Chine, le malt et les légumes, notamment ceux du pot au feu (oignons, poireaux, choux…). pommes, poires, fraises…et les endives car si au Nord, il y a les corons, il y a aussi les chicons. La région bénéficie d’un contexte pédoclimatique favorable à la régularité des rendements végétaux, d’un savoir-faire historique, d’une bonne maîtrise sanitaire et d’une bonne organisation de la filière tant en matière de collecte que de stockage et de logistique.

pomme de terres

L’ami du petit-déjeuner

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, imaginerait-on que près de la moitié des surfaces ne sont pas les terrils noirs mais des champs bien verts de céréales. Parmi les spécialités, la chicorée à café qui fait encore travailler 250 producteurs sur plus de 1900 ha, notamment sur le littoral et entre Lille et Cambrai qui accaparent 80 % de la production française. Nous sommes même le leader européen de cette chicorée dont on arrache les racines en décembre pour les sécher et les torréfier en grains ou en liquide soluble. « Seules les vieilles générations continuent à mettre quelques grains de chicorée dans leur café et la tradition se perd malheureusement » reconnaît Philippe Buttez, Président de la confédération des producteurs. Le groupe Leroux à Orchies (59) est pourtant leader mondial de la chicorée qui se retrouve dans divers produits de petit-déjeuner, l’ami Ricoré pourrait en témoigner.

DES SPECIALITES VALORISEES

DES SPECIALITES VALORISEES

Quelques indications géographiques dans la région : le Maroilles en AOP produit en Thiérache, à cheval entre Bord et Aisne, a été couronné depuis longtemps le roi des fromages du Nord. Affiné 3 à 5 semaines, il est brossé et lavé a l’eau salée ce qui lui donne sa belle couleur orangée et ses arômes bien présents…surtout si vous l’oubliez l’été sur la table de la cuisine. En IGP, le genièvre Flandre-Artois, eau-de-vie de céréales et baies de genièvre, regroupe les productions de Houlle, Loos et Wambechies. Au 19e siècle, on comptait une centaine de distilleries, aujourd’hui deux subsistent, celles de Persyn et Claeyssens. Egalement l’ail fumé d’Arleux, les Lingots du Nord (haricots blancs), les pommes de terre de Merville (bintje de la vallée de la Lys), les volailles fermières de Licques, (nourries 81 jours uniquement à base de végétal), ces deux dernières bénéficiant aussi du signe de qualité Label Rouge comme les endives de pleine terre et la viande bovine Belle Bleue, réputée pour son lait et surtout pour sa viande bien rouge, tendre et sans graisse. Quant à la marque collective régionale Saveurs en ´Or, elle valorise plus de 300 producteurs et 800 produits transformés. Les harengs jetés des beffrois pendant le carnaval ne bénéficient en revanche d’aucun signe de qualité.

 

 Au dessus des « dessous »

Les Hauts-de-France sont sans conteste terre d’élevage, principalement des bovins (9 millions de têtes) mais également porcs, poulets et poules pondeuses, dindes et dindons, moutons, chevaux et lapins. Une activité d’abord tournée vers les produits laitiers et la viande de boucherie, surtout en Ternois, Arthois, Thierache, Boulonnais… L’activité aquatique est concentrée plutôt sur le Pas de Calais et la Somme avec 350 entreprises sur les 140 km de côtes, Boulogne étant le premier port de pêche français et le premier centre européen de transformation.