Viendra le temps des beaux jours et des restrictions levées pour le plus grand bonheur des professionnels, mais aussi des clients qui piaffent à l’idée d’une sortie au restaurant, d’un café en terrasse ou d’un après-midi à flâner au gré du vent et des commerçants…
Vitrines champêtres avec l’incontournable herbe de la pampa, plafonds végétaux ornés de lustres en rotin ou en osier, caisses à pommes en bois brut revisitées en étagères, il est aujourd’hui difficile de passer à côté de la tendance aux matériaux naturels qui s’invitent dans les intérieurs des professionnels. Aujourd’hui, l’esthétique d’un établissement communique une expérience aux clients. En rentrant dans un restaurant, le client ne cherche plus seulement à manger, il cherche aussi à « vivre une expérience » et la décoration intérieure mais aussi extérieure y contribue inévitablement.
En 2020, la tendance au « green » n’est pas anodine. Elle émane d’une sensibilisation collective, celle de consommer mieux, d’être plus responsable écologiquement, de recycler et de réinventer pour notamment moins jeter. En petites touches décoratives ou en « total look », et si, vous aussi, vous jouiez la carte du naturel ?
Le bois, roi du mobilier
Le bois est omniprésent, pourvu qu’il soit brut et non vernis. Le bois massif, le bouleau, le teck et le bambou sont les chouchous des intérieurs.
Les fameuses caisses à pommes en bois massif sont devenues des intemporels de la décoration d’intérieur. Elles s’utilisent en étagères accrochées aux murs, en meubles, en petites tables. Initialement inventées pour transporter des pommes ou diverses denrées, elles sont ultrarésistantes aussi bien aux chocs qu’à l’humidité.
Le teck revient petit à petit sur le devant de la scène. « Ce bois polyvalent s’adapte aussi bien en intérieur qu’en extérieur », affirme Antoine Ternisien, gérant du Comptoir du Meuble. Depuis plus de cinq ans, Antoine Ternisien propose du teck d’Indonésie recyclé pour la conception de meubles et d’objets de décoration. Il constate « que ses clients sont de plus en plus attentifs à la provenance des matériaux et sensibles au recyclage ».
Le bouleau fait sa grande rentrée. « Avec sa robe blanchie aux nuances de gris, il se décline à l’infini en petits éléments de décoration : photophores, cache-pots, pieds de table… », précise Sébastien Chol, directeur artistique chez FeuillAzur.
C’est aussi le retour du bambou ! Il se faisait plus timide ces dernières années, mais il n’est jamais bien loin. Résistant et biodégradable, le bambou évolue très bien dans un environnement intérieur comme extérieur. Comme nous l’explique Antoine Ternisien, « tout se travaille dans le bambou : les tubes et les racines. Il s’installe sur les terrasses en banquettes et en grands bancs style “ guinguette exotique ”. Il est aussi à l’intérieur, en luminaires ou sur la table en dessous de plat notamment ».
Ces boisés se combinent très bien avec des éléments comme le cuivre, qui réchauffe l’atmosphère, le métal pour un style « naturellement industriel » ou encore avec le marbre que l’on voit beaucoup en plateau de table pour une touche noble assurément chic.
Rotin, osier ou raphia, lequel choisir ?
Le rotin et l’osier sont encore et toujours d’actualité pour habiller les plafonniers, mais pas seulement. « Moins connu, le raphia, fibre végétale issue de l’arbre du nom éponyme, se travaille en tressage pour concevoir de magnifiques luminaires », comme nous l’indique Sébastien Chol.
Le rotin, plante des pays chauds, trouve sa place dans les intérieurs. Il fait fureur en abat-jour et suspensions, mais également en meubles, en chaises, en banquettes et en cache-pots d’intérieur.
L’osier, quant à lui, est issu d’une plante qui pousse dans les pays froids. Une fois verni, il s’installera dehors et résistera aux intempéries, contrairement au rotin plus fragile.
Majestueux et esthétique, le fauteuil « Emmanuelle » fait son grand retour. Jusqu’alors jeté au placard, ce fauteuil des années 1970 trône dans les halls d’hôtels et les restaurants. L’osier se décline également en suspensions lumineuses et se fond très bien dans un plafond végétalisé.
Laura Margis
L’art de la table « naturellement 2020 »
L’art de la table se fait discret et épuré en 2020. La céramique et la porcelaine, pour la vaisselle, sont posées sur des sets de table en jute ou en osier, juxtaposée une serviette en coton ou encore en lin : sobre, chic, durable et réutilisable !
La terre cuite viendra se glisser dans le décor. Le retour des ramequins en terre cuite dans l’univers de la table souffle un vent de souvenirs d’enfance et de cuisine d’antan.
Plus moderne, le bambou s’installe aussi sur les tables, par petites touches, avec des bols ou des dessous de plat. Il est solide et résistant certes, mais attention, il n’aime pas le lave-vaisselle. Quant au basalte, il sera sur toutes les terrasses, en planche à tapas ou à fromages et charcuteries. Il imite très bien l’esthétique brut de la roche d’ardoise.
