Alors que la vendange bat son plein en Beaujolais, les frères Bataillard s’apprêtent à vivre à nouveau un millésime plein d’incertitudes. « Il y a quelques semaines on espérait une récolte pleine », expliquait Didier, l’aîné, le 15 août dernier, à la veille de vendanger les premiers rangs de blancs. « Mais avec la sécheresse que nous avons connue ces dernières semaines, le pronostic est plus mitigé. En revanche, c’est un millésime de grande qualité qui s’annonce. »
Ce qui est sûr également, c’est que les vins produits par le Château de Belleverne (chénas, moulin-à-vent, saint-amour, juliénas, beaujolais villages…) ne manqueront pas à nouveau cette année de prendre le chemin qui mène à la capitale. « Depuis que nous avons repris dans les années 1990 l’exploitation fondée par notre père, nous avons beaucoup développé la vente directe en bouteilles, notamment en région parisienne », précise Didier Bataillard. « Cela a commencé en 1985 avec Robert Savoye, qui dirigeait alors le Griffonnier. Aujourd’hui, nous continuons à livrer nous-mêmes plus d’une quarantaine de restaurants et de brasseries, comme le Bistrot des Halles, le Louchébem (1er), le Gavroche (2e) ou La Part des Anges (18e). »
Récompensé d’année en année
Une rencontre va donner un coup d’accélérateur au rayonnement des vins du Château de Belleverne dans la capitale : celle d’Antoine d’Agostino. « Nous avions un comptable en commun du temps qu’Antoine était encore primeur, raconte son frère Alain. Il était alors en quête d’un producteur de beaujolais nouveau et s’est naturellement rapproché de nous. » Le courant passe tout de suite avec la famille Bataillard et la Cave de Rungis référence peu à peu l’ensemble de la gamme du vigneron. « Aujourd’hui, c’est l’un de nos plus gros clients et celui avec lequel les relations sont les plus proches », explique Alain, qui ne tarit pas d’éloge sur Henri d’Agostino, « qui est de notre génération et partage notre état d’esprit ».
Les vins du domaine de Belleverne doivent leur succès à la qualité de la vinification, mais aussi à des expositions très favorables. « Le domaine a eu la chance de se développer dans les meilleurs terroirs, dans chaque cru », se félicite Didier Bataillard, fier d’expliquer que son chénas « est récompensé d’année en année dans les concours ». Les vignerons disposent notamment avec les Seignaux, d’un lieu-dit réputé sur la célèbre appellation moulin-à-vent. Certaines cuvées (en moulin-à-vent et chénas) bénéficient d’’élevage en fût de chêne pour de longues gardes. Michaël, le fils d’Alain, fait aujourd’hui ses premiers pas au sein de l’exploitation, parallèlement à ses études viticoles.
■ B. C.
INFOS CLÉS
Château de Belleverne – Bataillard Père et Fils
515, rue Jules-Chauvet
71570 La Chapelle-de-Guinchay
Tél : 03 85 36 71 06
• Production (en 2018) : 150 000 bouteilles
• Certifié HVE
• Appellations : crus moulin-à-vent, saint-amour, chénas, juliénas, beaujolais villages, beaujolais rosé, beaujolais blanc, bourgogne blanc, beaujolais nouveau
BIO
DIXIT