La terre y est sablonneuse, le climat clément et le panorama exceptionnel, de l’Italie au sommet de la Turbie. La région de Menton est la zone idéale pour que les citrons deviennent cet agrume délicieusement sucré qui fait la renommée de la ville. Plus savoureux que leurs cousins italiens ou espagnols, on peut y croquer comme dans une pomme. Dans les exploitations, chaque étape se déroule manuellement, de l’entretien à la récolte. En hiver, les ouvriers agricoles désherbent et coupent les branches basses sur un terrain à peine moins abrupt qu’une falaise. C’est la partie la plus plaisante du travail, car lors de la récolte, de février à juillet, le labeur devient très éprouvant, il faut escalader la pente avec une hotte pleine de citrons sur le dos. Ces derniers jouissent d’un jaune éclatant et d’une douceur évoquant le soleil de la Côte d’Azur. Il s’en est pourtant fallu de peu pour que sa production se réduise à un souvenir. Après plusieurs siècles d’âge d’or, Menton ne comptait en effet plus que trois producteurs de citrons en 1950. En cause, un champignon ravageur des vergers ainsi que l’urbanisation galopante dans la région. Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1990 que la situation s’est améliorée, grâce à une prise de conscience des élus locaux. « Il y a eu une forte volonté politique de relancer la production, pointe Stéphane Constantin, directeur de l’Association pour la promotion du citron de Menton. En 40 ans d’efforts nous sommes passés de quelques tonnes par an à plusieurs dizaines. » L’IGP, obtenue en 2015, regroupe désormais 33 producteurs et près de 2 500 arbres. Des chiffres qui devraient continuer de croître. « L’objectif est de continuer à trouver des terrains pour planter et convaincre les petits propriétaires de nous rejoindre dans la démarche IGP. Il y a encore un beau potentiel. Chaque année nous sommes rejoints par de nouveaux producteurs », se félicite Stéphane Constantin.
M. R.
Que boire avec...le citron !
Qui dit bons produits, dit bon vin !