À l’ouest du département du Gard, au cœur du Pays viganais, autrefois réputé pour l’élevage du ver à soie et son industrie textile, les oignons doux des Cévennes sont cultivés sur de minuscules parcelles en terrasses soutenues par des murs en pierres sèches. C’est entre 300 et 600 mètres d’altitude que l’oignon doux des Cévennes trouve des conditions de culture idéales, qui lui confèrent un goût unique (doux, sucré et juteux). Depuis plus d’un siècle, sa production participe à la préservation du paysage cévenol et au maintien de l’activité économique locale. La coopérative Origine Cévennes a élu domicile au pied du massif de l’Aigoual, à Saint-André-de-Majencoules, pour conditionner et commercialiser la récolte des oignons doux, mais aussi les châtaignes, pommes et pommes de terre produites localement.
Cette année, la coopérative Origine Cévennes annonce une récolte de qualité. En contrepartie, les calibres seront plus petits, en raison des fortes chaleurs du début de l’été. La coopérative a aussi revu tous ses emballages pour mettre en avant les qualités de l’oignon doux. « Cette nouvelle démarche de communication porte sur la charte graphique que l’on a voulu donner à l’oignon doux des Cévennes, explique Jérôme Fesquet, président de la coopérative Origine Cévennes depuis deux ans. Nous avons voulu simplifier notre communication en mettant en avant le terroir et le paysage en terrasses, ainsi que la récolte manuelle de nos productions ». Désormais, le nouveau logo est apposé sur plusieurs emballages. Tout est différencié selon différentes couleurs, le jaune pour le premium, le vert pour le vrac et l’orange pour la catégorie II.
En parallèle, les adhérents de la coopérative ont décidé d’adhérer au mouvement du collectif Nouveaux Champs pour des produits zéro résidu de pesticides. « Depuis trois ans, nous avons créé des groupes de travail techniques avec les producteurs d’ail, d’oignon et d’échalote de France pour écrire un cahier des charges très précis contenant la liste des produits autorisés ou interdits dans nos cultures, les possibles contaminations croisées, etc. Et, à Origine Cévennes, l’an dernier, nous avons testé notre production sous le logo Zéro résidu de pesticides (ZIP). Cinquante tonnes ont ainsi fait l’objet d’un premier test commercial, ce qui nous a permis de montrer et de valoriser cette démarche. Cette année, nous augmenterons le potentiel de tonnage en ZIP à 400 tonnes. » La coopérative vend 60 % de sa production à la grande distribution, 30 % aux grossistes et 10 % à l’export, vers l’Italie du Nord, la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg et l’Allemagne.
Sur le Marché de Rungis, « historiquement, nous avions un partenaire, la maison Kerléguer, qui vient juste d’être reprise par le groupe Blampin Fruits. De manière plus générale, nous sommes présents dans tous les halls fruits et légumes de Rungis, à raison de deux à trois grossistes par hall. »
Enfin, Jérôme Fesquet met l’accent sur la présence forte de jeunes producteurs adhérant à la coopérative Origine Cévennes et sur l’impact pour les emplois directs ou indirects. « C’est une dynamique vraiment importante dans les Cévennes. »
Anne-SolveigAschehoug
INFOS CLÉS
Origine Cévennes
45 hectares de terrasses réparties sur plus d’une trentaine de communes au sud des Cévennes
2 500 tonnes de production (oignon doux, châtaignes, pommes, pommes de terre)
CA : 7 millions d’euros
Premier oignon à bénéficier d’une AOC depuis 2003 et d’une AOP depuis 2008
BIO
En territoire cévenol, la culture en terrasses remonte au Moyen Âge. Elles sont alors dédiées à une agriculture fruitière et potagère. Les cultures d’oignon doux apparaissent au XIXe siècle.
Origine Cévennes est née d’une initiative collective d’une trentaine de producteurs en 1991. Aujourd’hui la coopérative compte plus d’une centaine d’adhérents. La station de conditionnement d’Origine Cévennes se situe à l’entrée du village de Saint- André-de-Majencoules et s’étend sur une surface de 2 200 mètres carrés. C’est de là que partent les commandes vers les marchés français mais aussi étrangers grâce au travail de douze personnes. Ainsi, la station fonctionne de la mi-août à fin avril.
DIXIT
« L’oignon doux a permis à de nombreux jeunes de rester au pays et de participer à l’expansion de notre coopérative, qui est un véritable poumon économique pour notre secteur »