Il faut s’armer de patience pour retracer l’histoire de la société Soviarungis. Cette dernière existait déjà probablement avant le grand déménagement de 1969, mais son directeur général, Sébastien Dupont, ne dispose pas de tous les éléments. Il connaît en revanche la plupart des dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’entreprise. « La société se nomme Soviarungis depuis les années 1970, mais son histoire est plus ancienne », confirme-t-il. Avant que le groupe Bigard ne rachète Soviarungis en 2017 (alors que le groupe n’était implanté qu’au Pavillon du porc), le directeur général avait rejoint la société en 1992 puis l’a rachetée en 2000, avec un ancien associé, à Bernard Bézier, le patron de l’époque. Celui-ci l’avait lui-même acquise auprès de M. Texier et M. Chicot ; Soviarungis se nommait alors Dessavie-Chicot. « Depuis les années 1970, nous sommes toujours spécialisés dans la viande bovine 100 % française. C’est notre principale caractéristique », se félicite Sébastien Dupont. Auparavant, Soviarungis commercialisait également de l’agneau, mais la société a préféré se recentrer au profit du bœuf. Parmi les races les plus vendues, on trouve la blonde d’Aquitaine, la Limousine, la Charolaise, la Parthenaise, l’Aubrac, la Normande et la Salers. « La Parthenaise, nous en vendons cinq à six bêtes par semaine. La Salers et l’Aubrac, quant à elles, sont davantage destinées aux restaurateurs. Au total, nous écoulons une centaine de carcasses chaque semaine, toutes races confondues », détaille Sébastien Dupont.
La très grande majorité de sa clientèle est constituée de boucheries traditionnelles (95 %), tandis que les 5 % restants sont représentés par des semi-grossistes. On trouve également quelques charcutiers-traiteurs. Si le gros des clients bouchers de Sébastien Dupont est implanté à Paris, il sert aussi quelques boutiques et marchés de plein air ou couverts en Île-de-France. La crise sanitaire, qui a malheureusement plombé l’activité de certains grossistes rungissois, a été bénéfique à Soviarungis. « Nos ventes de viandes ont été boostées grâce au succès des petits commerces durant la crise sanitaire et dans la mesure où nous ne travaillons pas avec les restaurateurs, nous n’avons pas été touchés par la fermeture des établissements », explique Sébastien Dupont. Depuis son arrivée chez Soviarungis, le directeur général a pu constater une évolution dans son métier : « Nous recevons les carcasses, puis nous les découpons. Nous pratiquons de plus en plus la découpe car les bouchers ont du mal à trouver de la main-d’œuvre qualifiée. Mais il nous arrive encore de vendre des carcasses entières. » Soviarungis occupe le pavillon V1P et bénéficie d’un espace qui s’étire sur un module et demi.
Mickaël Rolland
Soviarungis
2, rue de l’Aubrac
94150 Rungis
Tél. : 01 41 80 02 50
30 M€ chiffre d’affaires en 2018
12 salariés
L’histoire
Probablement née sous les Halles de Paris, la société Dessavie-Chicot dans les années 1970. Elle appartient au groupe Bigard depuis 2017, mais elle a connu plusieurs propriétaires dont Bernard Bézier qui a vendu l’affaire au directeur général actuel, Sébastien Dupont, en 2000. Au fil des ans, Soviarungis s’est spécialisée dans le commerce de gros de carcasses de bœufs français. Blonde d’Aquitaine, Charolaise, Aubrac ou Limousine sont ainsi particulièrement représentées.
« Notre force, c’est une parfaite connaissance des races françaises. Nous servons beaucoup de boucheries traditionnelles car elles sont amatrices de viandes françaises. Nos clients sont majoritairement à Paris, mais nous travaillons aussi avec quelques semi-grossistes. »