Si tous les skrei sont des cabillauds, tous les cabillauds ne sont pas des skrei. Le cabillaud (Gadus Morhua) abonde dans l’Atlantique Nord et, en particulier, dans les eaux norvégiennes. Si le cabillaud de la côte ne migre pas, son collègue océanique, le cabillaud arctique migrateur, passe l‘essentiel de sa vie dans la mer de Barents à l’extrême Nord de la Norvège mais n’hésite pas, dès qu’il a atteint sa maturité sexuelle, à se déplacer vers le Sud pour frayer. C ‘est le skrei, ou le vagabond en vieux norois, la langue des Vikings qui le dénommaient Skrida, celui qui avance à grandes enjambées rapides. De fin janvier à début avril a lieu une fraie géante à laquelle participe notre skrei avec des millions de condisciples. Si les frayères peuvent s’étendre jusqu’au Sud du pays, c’est surtout aux alentours des iles Lofoten au delà du cercle polaire arctique que notre champion va opérer. Il nage sur de très longues distances dans les mille kilomètres, consomme capelans et harengs et ses muscles se sont développés.
La texture de la chair de cet athlète est fantastique, sa langue d’un bleu nacré est un mets délicat qui quitte rarement la Norvège. Il en va de même de ses œufs et de son foie que les Norvégiens s’arrachent.
Le skrei est l’un des poissons les plus maigres car il stocke ses graisses superflues dans son foie et non dans ses muscles. Riche en protéines, en vitamine D, minéraux et oméga 3, c’est un aliment sain et complet. Depuis 2006, il bénéficie d’un label de qualité répondant à un strict cahier des charges.


Cabillaud
Un cabillaud peut en cacher un autre
Le Skrei de Norvège : un champion olympique sans médaille.