La datte est depuis toujours, ou presque, l’aliment de base des Bédouins. Sa culture est aujourd’hui présente dans le monde entier : Afrique, Amérique du Nord et du Sud, Asie, et même Europe (Espagne). La production mondiale s’établit entre 7 et 8 millions de tonnes (7,4 millions de tonnes en 2014)*. La datte a connu, notamment au cours de cette dernière décennie, de fortes fluctuations, affectée par les nombreux conflits en Méditerranée. Les principaux pays producteurs sont l’Égypte (19 % de la production mondiale), l’Iran (15 %) et l’Algérie (12 %). Toutefois, dans la plupart de ces pays, la production est destinée au marché national. Un million de tonnes de dattes sont exportées chaque année dans le monde. L’Union européenne représente 10 % de ce marché, mais la demande est en pleine croissance. Les importations européennes sont passées de 690 000 tonnes en 2005 à 980 000 tonnes en 2015. Traditionnellement consommée par les populations ethniques et pendant les fêtes (ramadan, fin d’année), la datte conquiert de nouveaux publics. La Tunisie, qui exporte plus de 50 % de sa production, est le premier fournisseur du marché européen (40 000 tonnes en 2015), devant l’Algérie (18 000 tonnes), l’Iran (12 000 tonnes), Israël et le Pakistan (10 000 tonnes). La France est le leader de ce marché européen (33 000 tonnes en 2015). « Pour des raisons historiques et de proximité logistique, elle assure le rôle de plaque tournante en réexportant vers ses voisins européens 40 % des volumes – soit une part stable – qu’elle importe essentiellement de Tunisie et d’Algérie (90 % de l’approvisionnement français) », rappelle Carolina Dawson*.
Un fruit recherché
La France est également le leader européen de la consommation de dattes (autour de 300 grammes par an et par habitant). En dehors du segment réservé à l’industrie, on consomme trois types de dattes : les extrasèches, les sèches et les fraîches. Au niveau variétal, la ‘Deglet Nour’ domine le segment sec et extrasec. La ‘Medjoul’ constitue le haut de gamme du marché du frais. À noter enfin la renaissance d’une origine, celle du Maroc. La production, relancée notamment dans le cadre du plan « Maroc vert », commence à marquer de modestes points à l’exportation vers la France et l’Europe. L’objectif est d’atteindre 5 000 tonnes exportées en 2020. Pour y parvenir, les opérateurs misent sur le haut de gamme avec la ‘Medjoul’. En 2015, 700 tonnes ont été exportées dont 70 tonnes vers le marché européen.
Olivier Masbou
* La plupart des chiffres cités sont issus de la revue Fruitrop.
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