L’ananas

« Découvert » en Guadeloupe par Christophe Colomb en 1493, l’ananas fut d’abord le fruit des tables royales. Très appréciés des monarques et des puissants, on le cultive sous serre en Hollande, en Angleterre, en France. Sa culture reste confidentielle, mais il devient, à cette époque, le fruit exotique le plus cultivé en Europe. Il faudra attendre le XXe siècle pour que ce fruit se démocratise, quitte les serres et l’Europe pour rejoindre les plantations dans l’hémisphère Sud. C’est d’abord en conserve qu’il se fait connaître et conquiert les tables. Puis, le transport maritime se développant, la production s’accroît. Pendant longtemps, la Côte d’Ivoire fut le premier producteur mondial d’ananas. Mais ce pays a désormais laissé sa couronne au Costa Rica. Il ne figure même plus dans le top 10 des pays producteurs.

Les tropiques à portée d’assiette

Avec 21 624 tonnes, la Côte d’Ivoire reste toutefois le troisième fournisseur de l’Union européenne, loin derrière le Costa Rica (736 274 tonnes) et après l’Équateur (33 031 tonnes)*. Depuis plus de vingt ans, c’est le Costa Rica qui règne sans partage sur le commerce mondial de l’ananas. En 2016, ce pays en a exporté près de 2 millions de tonnes, pour des exportations mondiales s’élevant à 2,7 millions de tonnes. S’il existe une centaine de variétés d’ananas, trois sont principalement exportées pour la consommation en frais : le Sweet, le Cayenne et le Victoria. L’ananas est le 13e fruit le plus consommé en France. On le trouve sur les étals toute l’année, mais sa pleine saison s’étend d’octobre à avril. Un ananas pèse 1,8 kg en moyenne. La relative difficulté de découper l’ananas peut rebuter le consommateur. Aussi, depuis quelque temps, on assiste au développement de la « fraîche découpe » chez les primeurs, en grande surface et même sur les marchés. Il existe une production française d’ananas, environ 33 000 tonnes réparties entre la Réunion (14 280 tonnes), la Guyane (12 540 tonnes), Mayotte (3 470 tonnes), la Guadeloupe (2 374 tonnes) et la Martinique (375 tonnes). La France est ainsi le premier producteur européen d’ananas. Si l’essentiel de cette production est destiné au marché local, le Victoria de la Réunion (qui dispose d’un label Rouge) et l’ananas bouteille de Guadeloupe prennent le chemin de la métropole.
Olivier Masbou
Données 2016, source Eurostat