Ne devient pas chapon qui veut ! 3Ne devient pas chapon qui veut ! 3

Langouste

la précieuse

Elle est si savoureuse qu’il faut veiller à ne point trop en manger… et surtout en pêcher

Publié dans l’édition du quotidien régional breton Le Télégramme, un article en date du 27 juillet 2015 nous annonçait, sous le titre triomphal « Langouste : le retour de la belle rouge », une excellente nouvelle : les mesures de protection de l’espèce prises depuis 2007 semblaient avoir porté leurs fruits et les langoustes revenaient peu à peu déambuler sur les fonds de la mer d’Iroise : ouf ! Quand on pense que certains esprits chagrins prétendaient que, d’ici quelques années, les amateurs en seraient réduits à ne connaître des langoustes que les magnifiques éclatés exposés fièrement dans les vitrines de Deyrolle, le célèbre taxidermiste établi 46 rue du Bac, à Paris. À leur décharge, il faut reconnaître que ce crustacé, pêché dans toutes les mers du monde, gagnerait à être moins intensément exploité. Ainsi va-t-il de la langouste qui, rouge sur nos côtes, verte à Cuba ou rose ailleurs, ne doit être pêchée qu’avec des pincettes… dont elle est d’ailleurs dépourvue.
Excellente nouvelle pour les esthètes, donc, mais aussi pour les gastronomes : qui prétendra ne pas apprécier la finesse et la délicatesse de la chair de la langouste ? Naturellement, il faudra surmonter ses principes et accepter de la cuire vivante, car la chair s’affaisse sitôt le crustacé mort. Et songez à la manger juste après l’avoir cuite, faute de quoi sa chair pourrait s’affadir. Allez, bon appétit !