Le faisanLe faisan

Le faisan

comble les sens

L’élégance de sa robe n’a d’égale que la saveur de sa chair

Baptisé «roi du gibier à plumes», le faisan, soucieux de l’étiquette, entend tenir son rang et porte, partout en son royaume, une somptueuse tenue d’apparat : son plumage chamarré marie avec bonheur les notes ocre, rouille, brun doré et vert émeraude, le tout rehaussé d’une collerette blanche écaillée de noir.

Témoignage de son prestige, le monarque des sous-bois a souvent partagé la table des Grands de ce monde : les chroniques de Versailles conservent ainsi le souvenir d’un Roi-Soleil qui, entre quatre pleines assiettes de soupe et une perdrix, se délectait souvent, pour le souper, d’un faisan entier. L’Histoire retient également les talents de sniper de George V, souverain britannique qui, au début du siècle dernier, tira plus de mille Phasianus Colchicus en six heures de temps.

Ferme et savoureuse, quoiqu’un peu sèche, la chair du faisan enchante les gourmets autant que sa robe les esthètes. Au four ou en cocotte, il se déguste volontiers farci aux cèpes, au foie gras, ou encore aux pommes. Et, preuve ultime qu’il compte parmi les plus nobles des gibiers, on retiendra que ce séduisant gallinacé est entré au panthéon culinaire en laissant son nom au faisandage… c’est-à-dire le fait de laisser la chair se mortifier afin que celle-ci acquiert du fumet.