Si l’agneau peut batifoler en toute saison dans vos assiettes, il préfère le printemps pour sauter dans la casserole. Contrairement aux idées reçues, sa viande plutôt blanche, idéalement rosée, s’accommode fort bien d’un rouge. Tendre, savoureuse et persistante en bouche, sa chair aime la belle matière et la grande longueur d’un rouge, de préférence un vieux millésime qui aura gagné en équilibre avec la maturité et dont les tanins auront été arrondis et harmonisés par un passage en fûts de chêne. La saveur marquée de l’agneau appelle donc un vin de caractère mais pas trop. Les médocs et les graves sont des compagnons idéaux comme les syrahs septentrionales (de Côte Rôtie, Saint-Joseph, Crozes-Hermitage), les grenaches-mourvèdres de Vacqueyras et Gigondas, les tannats de Madiran ou les malbecs de Cahors mais version nouvelle vague, aux tanins plus souples, moins boisés, avec de la matière sans la structure. Moins que l’origine (même si l’agneau de Pauillac aime incontestablement le pauillac, ne démentant pas ainsi le principe des mariages entre produits locaux), c’est le morceau choisi et la recette qui seront déterminants pour l’association mets-vins : un chambolle-musigny pour un gigot de 7 heures, un côtes-de-provence rouge ou un fi tou pour un agneau grillé aux herbes, un côtes-du-rhône ou un pécharmant pour un navarin, un médoc ou un châteauneufdu- pape pour un gigot rosé. Si vous êtes réfractaire au rouge, optez pour un marsannay rosé ou un côteaux-du-vendômois sur un tagine épicé, un croze-hermitage blanc ou un condrieu pour un agneau de lait ou un curry. Et pour surprendre, osez un champagne vineux et rosé sur un agneau de prés salés..
Notre sélection !

Graves Château Chantegrive rouge

Champagne Bollinger rosé
