C’est sur un bel espace de 1 200 m, situé face à l’administration du MIN, que la huitième école Cuisine Mode d’Emploi(s), portée par l’association créée par le chef Thierry Marx, a ouvert ses portes. Les douze premiers stagiaires en formation de commis de cuisine, âgés de 20 à 55 ans, y sont arrivés le 20 mai. Ils y passeront huit semaines avec, pour formateur, un chef expérimenté, reconnu par la profession. Ils y apprendront les bases du métier, avant de partir trois semaines en stage dans un restaurant, un bar ou un établissement de restauration collective, selon leurs affinités et leur projet personnel. « Pour recruter nos stagiaires, nous avons réalisé un vaste maillage qui englobe Pôle emploi, qui est un partenaire très actif, les associations de quartier, les maisons de l’emploi, le milieu carcéral, les Direccte1, l’Épide2 et les Restos du Cœur, qui accompagnement les personnes qu’ils accueillent pour qu’elles retrouvent du travail, explique Dominique Viel, le directeur du site Cuisine Mode d’Emploi(s) de Toulouse. Notre public cible est éloigné de l’emploi. Nous lui proposons une formation professionnalisante gratuite de deux cent quatre-vingt heures, qui le rend employable. Il s’agit du programme de cuisine de CAP auquel on a retiré les matières annexes. C’est une formation contraignante, pour laquelle nous demandons de la rigueur, de l’engagement et de la régularité, mais une fois leur CQP (Certificat de qualification professionnel) en poche, nos stagiaires sont embauchés. Nous enregistrons 92 % de retour à l’emploi. »
Une centaine de personnes ont postulé pour cette première promotion, si bien que Cuisine Mode d’Emploi(s) a tout de suite pu recruter ses douze stagiaires de septembre. Une formation en cuisine débute toutes les huit semaines. En septembre commencera aussi un cursus de service en salle pour huit à dix personnes. L’École disposera d’un restaurant d’application ouvert au public ; elle proposera la privatisation de son espace et l’intervention de ses stagiaires sur des événements extérieurs. « 80 % de notre budget repose sur l’autofinancement, nous ne voulons compter que sur 20 % d’aide publique et de nos mécènes, reprend Dominique Viel. Nous sommes, par ailleurs, une association, et 100 % de nos bénéfices sont réinvestis dans de nouvelles écoles, des agrandissements ou du matériel. » À l’automne, l’École de Toulouse ouvrira aussi une formation en boulangerie et ne s’interdit pas, si les professionnels de la marée ont des besoins en personnel, de proposer également un cursus de poissonnier-écailler, même temporaire.
Florence Jacquemoud
1. Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.
2. Établissement pour l’insertion dans l’emploi.
