Toulouse Logistique urbaine veut faire de la zone qui jouxte le MIN de la ville la plus importante plate-forme régionale dédiée à la logistique urbaine. Un flagship pour le groupe La Poste, en charge du projet.
Zone logistique de Fondeyre
Lorsqu’il s’est vu confier la gestion du MIN de Toulouse, au 1er juillet dernier, le groupement tripartite Lumin’Toulouse, composé de la Semmaris (société gestionnaire du MIN de Rungis), de la Poste Immo (foncière du groupe La Poste) et de la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées, a également pris en charge la zone logistique de Fondeyre. Implanté sur 10 hectares, à proximité du MIN, sur l’avenue des États-Unis qui relie la sortie de l’autoroute A 62 Bordeaux-Toulouse au centre-ville, le site appartient à Toulouse Métropole. « Cette zone occupe une situation exceptionnelle, à 4 km du centre-ville, confie François Cantinaud, président de Toulouse Logistique urbaine. Nous voulons en faire une plate-forme exemplaire de logistique du dernier kilomètre, qui tiendra compte de la charte de livraison de marchandises rédigée par l’agglomération, qui indique les bonnes pratiques à appliquer pour limiter la circulation des véhicules dans le centre-ville. »
Un concours d’architecture
Chose rare dans les projets de logistique, un concours d’architecture a été organisé, afin que les bâtiments qui seront construits en entrée de ville participent de la requalification urbaine de la zone. Le 6 décembre dernier, c’est la proposition du cabinet Éric Lapierre Expérience qui a été choisie. Deux grandes halles de 200 mètres de longueur et d’une surface totale de 19 000 m remplaceront les cinq bâtiments actuels. Les toits en shed (dents de scie) rappelleront l’identité industrielle du site, tout en apportant lumière et chaleur, et en contribuant à leur efficacité énergétique. De chaque côté des bâtiments, un débord de la toiture procurera de l’ombre pour le stationnement des véhicules qui, ainsi rafraîchis, permettront de réaliser des économies de climatisation. Les toits seront également couverts de panneaux photovoltaïques, afin que les bâtiments soient le plus passifs possible en énergie.
François Cantinaud, président de Toulouse Logistique urbaine
Une configuration évolutive
« Nous avons voulu que ces grandes halles soient évolutives, afin qu’elles s’adaptent facilement aux besoins, également changeants, des opérateurs qui s’y installeront, poursuit François Cantinaud. L’espace sera découpé en grandes travées de 500 m², qui disposeront de quais, de bornes de rechargement électrique et pourront bénéficier, si besoin, de cellules de froid positif et négatif. Nous aurons au moins 2 000 m² de froid, afin de pouvoir jouer sur tous les types de métiers. » Un parking pour poids lourds sécurisé sous péage pourra accueillir 144 véhicules, et de nombreuses places de stationnement pour voitures et vélos seront prévues. Les voiries seront très larges (40 m), afin d’anticiper les évolutions. Une station-service avec gaz naturel pour véhicules (GNV) et bornes de rechargement électrique, une station de lavage, des locaux sanitaires avec laverie et wi-fi sont prévus. Les bâtiments proposeront, côté pignon, de nombreux bureaux et des salles de réunion, qui seront à la disposition des entreprises locataires.
Un site ouvert à tous
« Le site sera dédié à tous les opérateurs intéressés par le transport urbain de marchandises, quels que soient leur taille et le mode de déplacement proposé, précise le président. Ce concept est encore assez nouveau en France. Les espaces seront loués soit à des entreprises qui maîtrisent toute la chaîne logistique jusqu’au dernier mètre, soit à des opérateurs spécialisés dans les courtes distances. La plate-forme pourra accueillir les professionnels du transport de colis et de produits secs, mais aussi d’aliments frais et froids. Le site recevra aussi bien les gros poids lourds, que les vélos cargos, les véhicules légers thermiques, électriques ou au GNV, les quads, et pourquoi pas les drones ! Si une partie des livraisons vers le centre-ville se fait en passant par les berges du canal qui longe notre zone, cela désengorgera la circulation et améliorera la vie des Toulousains. Nous espérons trouver également des opérateurs qui travailleront en synergie avec le MIN. Enfin, nous aurons un centre de mutualisation qui orchestrera la réception de marchandises livrées par les transporteurs longue distance, leur tri et la distribution sur l’agglomération par des opérateurs locaux. Ce centre gérera les retours de colis et permettra aux professionnels toulousains d’entreposer des stocks déportés. Des zones d’accueil du public sont également prévues pour chacun des locataires. »
Rendez-vous en 2021
Le permis de construire des bâtiments sera déposé au premier semestre 2018, pour un démarrage des travaux début 2019 et une livraison fin 2020. Toulouse Logistique urbaine investit 28 millions d’euros dans ce projet qui permettra à l’agglomération de disposer de la première plate-forme de logistique urbaine, capable de mixer des modes de transport très longue et très courte distance, et d’accueillir un large spectre de modalités. La ville sera pionnière en la matière.
Florence Jacquemoud
En bref
2 000 macarons distribués
Le MIN de Toulouse Occitanie a lancé en janvier le nouveau macaron 2018 du Grand Marché. Destinée à tous les commerces de proximité (primeurs, fromagers, poissonniers, bouchers, charcutiers, fleuristes…), aux commerçants des marchés de plein vent et aux restaurateurs qui s’approvisionnent sur le site, cette vitrophanie a été envoyée à deux mille clients. L’objectif du MIN est de mettre en avant la diversité et la fraîcheur des produits vendus, mais aussi d’informer le consommateur sur le savoir-faire des professionnels, tant en amont, du côté des grossistes, que chez les détaillants et les chefs cuisiniers.
Travaux et mouvements
Au deuxième semestre 2018, les bâtiments de conditionnement du MIN de Toulouse Occitanie seront démolis, puis reconstruits, tandis que le bâtiment Fronton et la halle Occitaflor seront rénovés. Un pavillon de la gastronomie sera créé et regroupera notamment des opérateurs spécialisés dans les produits régionaux d’Occitanie. D’ici là, l’entreprise Pomona, présente de longue date sur le site, doublera sa surface et installera sa zone de produits frais sur 3 000 m dans un bâtiment voisin. Le MIN attend l’arrivée d’entreprises présentes à Rungis, qui viendront renforcer et diversifier l’offre actuelle sur l’agglomération toulousaine.
Recruter grâce à Pôle Emploi
En prévision des répercussions sur l’emploi, engendrées par le développement économique du Grand Marché et ses extensions, un grand job dating a été organisé en novembre dernier. Plus de deux cents entretiens ont eu lieu, débouchant sur dix recrutements le jour même et cinq par la suite, dont treize en CDI, pour la plus grande satisfaction des opérateurs du MIN. Un contrat de service qualité a été signé entre le MIN de Toulouse Occitanie et l’agence Pôle Emploi de Toulouse La Cépière, chargée des expertises en commerce de gros et transport pour le bassin d’emplois. Un conseiller de l’agence est présent chaque semaine sur le MIN, pour recueillir les besoins des entreprises, recevoir des candidats et assurer l’adéquation entre l’offre et la demande. Deux job dating seront organisés chaque année, comme point d’orgue au recrutement. Entre les besoins en commerciaux, préparateurs de commandes, vendeurs, chauffeurs, agents d’entretien… le MIN dispose de près de deux cents postes à pourvoir.