La Belgique, reine de la culture sous serreLa Belgique, reine de la culture sous serre

La Belgique, reine de la culture sous serre

La Flandre est championne de la culture sous serre en Belgique. En 2012, on recensait déjà 2 000 hectares de cultures sous serre dans le royaume, dont seulement une quarantaine en Wallonie.

En Belgique, le nombre d’exploitations agricoles ou horticoles connaît chaque année une baisse, mais « la superficie totale de l’ensemble des exploitations recule beaucoup moins vite », note l’institut Statbel. En moyenne, les exploitations ne cessent donc de grossir. Depuis 1980, leur superficie moyenne a ainsi triplé. Le phénomène s’est révélé plus important en Flandre, où la taille moyenne des exploitations a progressé de 8,4 ha en 1980 à 26,4 ha en 2017. En Wallonie, la moyenne a respectivement grimpé de 20,7 ha à 56,6 ha. L’augmentation considérable de la taille des parcelles a facilité la naissance de la culture sous serre, une méthode qui présente bien des atouts. De simples serres tunnel non chauffées permettent déjà d’augmenter le rendement de certaines cultures et de prolonger considérablement la durée de culture des légumes frais, en augmentant la température et/ou en régulant mieux les conditions climatiques néfastes, comme le gel, les pluies trop abondantes, etc. À ce petit jeu, la Wallonie fait figure de Petit Poucet, puisqu’elle ne compte, à l’heure actuelle, que 9 hectares de cultures de légumes sous verre, 13,2 hectares de cultures fruitières sous serre (des fraises, notamment) et 11 hectares de cultures ornementale sous serre. Le ministère de l’Agriculture wallon estime cependant qu’il existe des potentialités de croissance en Wallonie, mais cette production rencontre parfois « des problèmes d’organisation, notamment sur le plan de la commercialisation ».Il n’empêche, la culture sous serre continue son développement. Chez BelOrta, par exemple, cette dynamique est boostée par le bio. Jusqu’à présent, le département bio de la coopérative se concentrait principalement sur une offre de légumes de pleine terre : poireaux, choux-fleurs et autres variétés de choux. Depuis quelques années, les chicons, les fruits durs et les fruits tendres connaissent une belle progression eux aussi. L’offre de fruits et légumes sous serre était par contre assez limitée, en volume comme en assortiment. Ces dernières années, les choses ont évolué : l’offre a fortement augmenté, grâce à la réorientation de producteurs existants et à l’affiliation de nouveaux producteurs bio. En 2017, 9 hectares de légumes bio étaient cultivés sous serre. 95 % de cette superficie est dédiée à des légumes dont on consomme le fruit : concombres, courgettes, tomates, poivrons, etc. Le reste étant réservé aux légumes à feuilles et aux choux-fleurs. BelOrta remarque que « les familles belges achètent davantage de légumes et de fruits bio et de plus en plus de commerces donnent une place plus importante au bio dans leurs rayons. Les produits se retrouvent de ce fait plus rapidement dans le caddie ».

Des initiatives similaires en France

La Belgique, reine de la culture sous serre 1Dans l’Hexagone, la culture sous serre fait des émules. Les Hauts-de-France se sont par exemple mis à la production intensive de tomates. Le chantier du premier gros centre de production de ce légume avait débuté en juin 2017 à Arques, dans le Nord-Pas-de-Calais. Pas moins de neuf hectares sont aujourd’hui destinés à de la culture sous serre, pour une production qui dépasse les 6 000 tonnes de tomates. Aux manettes, on retrouve deux producteurs… belges. Les frères Jonas et Kévin Vandevelde ont en effet investi 15 millions d’euros avec l’appui de la coopérative belge ReoVeiling. Outre les serres, un bassin de rétention d’eau de 50 000 mètres cubes a été bâti, ainsi qu’une petite centrale électrique. Les Belges accordent énormément de crédit à la culture sous serre. Même les qualités organoleptiques sont mises en avant par ses promoteurs. « L’ennemi du goût de la tomate, ce n’est pas la culture sous serre, c’est la distance. Si vous cueillez les tomates à faible maturité afin de pouvoir les transporter loin, vous perdrez considérablement en qualité gustative. Si vous êtes proche de la zone de consommation, vous pouvez les cueillir à point et maintenir le goût initial », déclarait Jacques Ribaille, consultant de la coopérative ReoVeiling.

Mickaël Rolland

 

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Les producteurs flamands renforcent leur engagement en faveur du développement durable

Rita Demaré, présidente du VBT (groupement des coopératives maraîchères flamandes), a présenté, le 7 février, dans le cadre du Salon Fruit Logistica de Berlin, la nouvelle stratégie agriculture durable du groupement. Elle s’appuie sur le label collectif ResponsiblyFresh, renforcé par un nouveau slogan « Goodness by nature ». Grâce à ResponsiblyFresh, les producteurs de fruits et légumes et leurs coopératives, associées au VBT, ont ces dernières années fourni des efforts collectifs dans le sens du développement durable. Concrètement, ils s’engagent à favoriser les objectifs suivants : proposer une nourriture « saine et délicieuse », tout en étant attentif à la sécurité alimentaire, au gaspillage et à un emballage responsable ; accorder une grande importance à la santé, la sécurité et au bien-être des collaborateurs ; consacrer un budget significatif à la recherche et au développement ; veiller à une utilisation maîtrisée de l’eau ; réduire la consommation d’énergie ; limiter l’impact du transport. « Dès 2019, nos producteurs et les coopératives du VBT poursuivront leurs efforts de durabilité sous la devise Goodness by nature. Nous soulignons ainsi le fait que nos produits, qui sont sains par nature, sont cultivés avec un impact minimum sur l’homme et l’environnement. Dans la stratégie renouvelée, nous nous engageons à intégrer nos efforts de durabilité dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies », a déclaré Rita Demaré.
O.M.