Un producteur récolte ses tomates bioUn producteur récolte ses tomates bio
Par Claire Debreuil

Le Bio

cet ami qui nous veut du bien

Manger plus sain, mieux respecter notre bonne vieille planète, redonner du goût au goût, réduire l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques, voilà les raisons de l’engouement de plus en plus important des consommateurs pour le bio. Le bio, c’est décidément bien et bon !

L’histoire du Bio en France

Le Bio envahit petit à petit nos assiettes et… nos verres. En effet, l’arrivée du Bio en France a été marqué par la création de l’Association Française de l’Agriculture Biologique en 1962. Cependant, le phénomène ne prend de l’ampleur qu’à partir de 2009 avec le lancement au Grenelle de l’environnement du plan «Agriculture Biologique : horizon 2012 ».

Un homme cultive ses légumes bio

 

15% de hausse

Depuis le début de cette année, les ventes sont à la hausse dans tous les circuits de distribution.

Les réseaux de magasins spécialisés bio prennent de l’ampleur avec des ouvertures de magasins, des agrandissements et des rénovations et l’augmentation moyenne des ventes de produits bio dans ces réseaux est de l’ordre de 15 %. En grandes surfaces alimentaires (hors discount), au cours du premier semestre 2015, les ventes de produits bio à poids fixe ont globalement progressé de 7,4 % par rapport au premier semestre 2014. Les ventes de ces produits en GSA représentent environ 30 % de l’ensemble du marché bio.

La progression est variable d’une catégorie de produits à l’autre :

 

Le grand favori : le rayon frais

Plus de la moitié des ventes en valeur de produits bio a été effectuée au rayon frais. Et suivant les catégories de produits, la place de chaque circuit de distribution est plus ou moins importante. Dans le secteur des fruits et légumes bio, les magasins spécialisés bio sont le premier circuit de distribution, devant les grandes surfaces alimentaires et la vente directe. En revanche, dans le secteur de la crémerie, la GSA est le premier circuit de distribution, devant les magasins spécialisés bio. La vente directe est spécialement développée dans les secteurs du vin, des fruits et légumes, devant la viande avec les caissettes et les fromages et autres produits laitiers.

Les ventes assurées par les artisans commerçants concernent majoritairement le vin, les viandes, ainsi que le pain et la farine.

Des légumes bio dans une cagette

 

Le Made in France est largement plébiscité

76 % des produits bio consommés en France proviennent de France. Avec 19 % de la consommation bio de l’Union européenne, la France est en seconde position derrière l’Allemagne. Le secteur de l’agriculture biologique se caractérise en France par une grande diversité des circuits de distribution et par l’étendue de la gamme de ses produits. Et la France est également réputée pour sa qualité de production puisque les entreprises françaises ont vendu pour 435 millions d’euros de produits bio à l’exportation, les vins représentant les deux tiers des exportations françaises de produits bio en valeur.

Mais où se niche le Bio ?

C’est dans l’élevage de bovins pour la viande et le lait qu’il y a le plus de producteurs de bio, immédiatement suivi par les vignobles et les cultures de légumes et le maraîchage. Les grandes cultures et les cultures fruitières arrivent après. En queue de classement, on retrouve l’élevage de porc et bonne dernière, l’aquaculture.

 

A table !

Aujourd’hui, le bio ne se contente plus des tables familiales et il s’invite au restaurant et même à la cantine. Les Français veulent pouvoir consommer des produits bio partout. Ainsi, ils sont de plus en plus demandeurs de bio en restauration hors domicile. Ils sont notamment : 78 % à se dire intéressés par des repas intégrant des produits biologiques dans les restaurants, 73 % par des repas bio sur le lieu de travail ou au restaurant d’entreprise et 63 % en restauration rapide et en plats à emporter. Les parents sont également très demandeurs de bio pour leurs enfants puisque 87 % des parents désirent des repas avec ce type de produits bio à la cantine de l’école. Pour aider le consommateur à s’y retrouver, depuis le 1er octobre 2012, les restaurants commerciaux affichant la mention bio sur leur carte doivent la respecter, du simple ingrédient jusqu’à la carte 100 % bio. Les termes bio/biologiques peuvent ainsi figurer sur les cartes, menus ou signalétiques, toujours en lien direct avec les ingrédients, denrées, plats ou menus concernés, de telle manière que cette présentation ne puisse pas tromper le consommateur. Dans le cas de restaurants 100% bio, le caractère non bio de certaines boissons doit être porté à la connaissance du client.

Estampillage 100% Bio

 

On boit de plus en plus Bio

La France est le pays qui produit le plus de vin bio après l’Espagne, près de 65 000 hectares en comptant les surfaces en conversion en 2014 (elles ont plus que doublé depuis 2008) avoisinant désormais 10% du vignoble et représentant environ cinq mille exploitations. En tête des régions productrices, le Languedoc-Roussillon (plus de 22 000 ha), Paca et l’Aquitaine qui accaparent près des trois quarts de la production. Les vins bios pèsent environ 10% des ventes de produits alimentaires bios en France mais à peine 3% de la consommation de vins en volume. Ils s’achètent pour plus d’un tiers chez le producteur, ce circuit court devançant largement les magasins bios et les supermarchés. D’après une enquête de la fédération SudVinBio, les trois quarts des restaurants ont au moins une référence à leur carte. Mais la dernière étude Ipsos révèle un paradoxe : alors que 58% des Européens se déclarent prêts à payer plus cher pour le respect de l’environnement, que 69% se disent préoccupés par le futur de la planète, et que 60% estiment que le bio est meilleur pour la santé, ils considèrent le vin bio trop cher à 61%, respectueux du producteur à 47%…et seulement 28% estiment qu’il a bon goût. Le choix du consommateur se fait encore en priorité par rapport à la région de production, au rapport qualité/prix et à l’indication des cépages. Si un Français sur trois déclare avoir déjà consommé du vin bio, seulement 5% le font régulièrement. L’Allemagne et la France sont cependant les principaux consommateurs dans le monde. Mais si les cavistes et les salons spécialisés se multiplient, le vin bio souffre encore d’un déficit d’informations et d’une insuffisance de l’offre.

Des aliments et des bouteilles bio

 

Une popularité qui ne se dément pas

La consommation de produits biologiques continue de se démocratiser. Les acheteurs français cherchent de plus en plus à consommer « mieux », conscients de l’impact écologique et sanitaire de leur alimentation. En cela, la labellisation biologique de certains produits (Agriculture Biologique et Bio européen) semble répondre aux attentes de qualité des consommateurs. Selon l’étude Xerfi/Precepta, dans un scénario « haut », le chiffre d’affaires du secteur s’établirait à 7,8 milliards d’euros en 2018 (+11,2% par an) pour représenter 4,2% du marché alimentaire total. Une situation « moyenne » affiche une progression du chiffre d’affaires de 8,1% par an à 6,7 milliards d’euros en 2018 (ou 3,7% du marché alimentaire total). A court terme, la performance du marché des produits bio entraînera une réorganisation des acteurs de la distribution. Face aux poids lourds de la grande surface, l’élaboration d‘une véritable stratégie de différenciation sera cruciale pour les spécialistes.

Une femme cultive des aubergines bio

 

Un poids lourd de 5,5 milliards

Après avoir augmenté de +10% en 2014, le marché continue sa progression sur un rythme soutenu en 2015. Il a gagné 500 millions d’euros, pour atteindre les 5,5 milliards d’euros. Les ventes bio progressent dans tous les circuits de distribution, y compris en restauration traditionnelle et rapide.

 

Graphique de la vente de produits alimentaires bio à l’horizon 2018

 

L’Europe gagnée par la fièvre Bio

Au fil des années, l’agriculture biologique a pris de l’ampleur dans les vingt-huit États membres actuels de l’Union européenne, passant de 4,3 millions d’hectares en 2000 à plus de 10 millions d’hectares en 2013, cultivés par plus de 257 000 fermes Bio. La France arrive en troisième position avec plus d’un million d’hectares cultivés en bio, derrière l’Espagne et l’Italie, mais devant l’Allemagne. Le marché des produits bio de l’Union européenne a été estimé à plus de 23 milliards d’euros pour 2013. Il a progressé globalement de plus de 6 % par rapport à 2012 et a plus que doublé entre 2004 et 2013. 71 % des produits bio (en valeur) sont consommés dans quatre pays : Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni.

 

Une carte de l’Europe matérialisant le rang de la production bio par pays et par produit

 

Un secteur porteur

Il y a de plus en plus de professionnels engagés en bio, à tous les niveaux : producteurs, distributeurs, transformateurs et bien évidement, consommateurs ! Au 30 juin 2015, la France comptait 41 767 opérateurs bio, soit 6% de plus par rapport à la fin de l’année 2014. Un nombre qui a plus que doublé par rapport à 2007, où ils étaient 18 380. Fin juin, 28 621 fermes exerçaient leurs activités en bio, soit 6% des fermes françaises. Elles représentaient 68 000 emplois, soit 7% des emplois agricoles de France. À l’aval de la filière, le développement est également observé puisque le territoire comptait 13 146 transformateurs, distributeurs, importateurs et exportateurs fin juin, en augmentation de 2 % par rapport à l’année d’avant.

Ces entreprises de transformation et de distribution de produits bio représentent 30 000 emplois directs en équivalent temps complet. Si l’on y ajoute les 2 000 emplois directs correspondant aux actions de contrôles, de conseils, de recherche et formation, de développement et de services administratifs, la bio représente un total de 100 000 emplois directs en équivalent temps complet en France.

 

Terre d’avenir

Le bio continue de gagner du terrain en France. Au cours des six premiers mois de 2015, le nombre de fermes bio a augmenté de +8% par rapport à 2014. En cette fin d’année, les surfaces bio ont augmenté de +10%, pour dépasser le million d’hectares. 4,6% du territoire agricole français serait ainsi cultivé en bio, contre seulement 2% fin 2007. En troisième position dans l’Union européenne, la France réunit 10% des surfaces bio cultivées en Europe.

 

Le Sud, leader de nos régions

Les engagements en bio progressent à des rythmes plus ou moins soutenus selon les régions. C’est la région Midi-Pyrénées qui caracole en tête du peloton avec un taux record de progression de 20 % de fermes engagées par rapport au début d’année 2015. Les régions Poitou-Charentes et Bourgogne gagnent chacune plus de cent fermes bio supplémentaires soit une progression supérieure à 10 %. Même les régions où la bio est plus modeste, (la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais, le Centre, la Franche-Comté et le Limousin) ont aussi connu des progressions de fermes engagées supérieures à 10 % entre le 31 décembre 2014 et le 30 juin 2015.

 

Le Bio a son logo

Le logo européen, présent sur l’étiquetage, assure le respect du règlement sur l’agriculture biologique de l’Union européenne. Il peut être appliqué sur les produits qui :

Explication du logo AB – agriculture biologique

 

Le Bio se taille la part du lion

D’après le nouveau Baromètre Agence BIO / CSA de janvier 2015, les Français sont plus nombreux à consommer des produits bio et de plus en plus souvent. En 2014, près de neuf Français sur 10 en ont consommé au moins occasionnellement (88 % contre 75 % en 2013) et six sur dix régulièrement, c’est-à-dire au moins un produit bio au moins une fois par mois (62 % contre 49 % en 2013). La Bio fait désormais partie des habitudes de consommation des Français.

Vers quels produits jettent-ils leur dévolu ? Sans surprise, ce sont d’abord les fruits et légumes qui sont les plus consommés par 79 % d’entre eux, suivi des œufs, des jus de fruits et du lait. Si la grande majorité de nos concitoyens consomment du bio, parce qu’ils estiment que c’est bon pour la santé, ils sont également près de 80 % à regretter que le bio soit trop cher et ne soit pas assez présent dans les rayons des grandes surfaces. Ils souhaitent que ces produits soient de plus en plus considérés comme des produits ordinaires et qu’il y ait au moins une gamme bio présente dans chaque famille de produits.

 

Du champ à l’assiette

Le programme Ambition bio 2017 a pour objectif de donner un nouvel élan au développement équilibré de toutes les filières de l’agriculture biologique : «du champ à l’assiette”, de la production à la consommation, en passant par la transformation et la commercialisation. Ce programme a comme objectif général le doublement de la part des surfaces en bio d’ici fin 2017 associé à un objectif ambitieux de développement continu et durable de la consommation. Il souhaite donner un nouvel élan au développement équilibré et à la structuration de toutes les filières qui vise à mobiliser tant les acteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation que les citoyens.

Ce programme élaboré en concertation étroite avec l’ensemble des acteurs concernés, fruit d’une dynamique initiée par l’État et les Régions prévoit la mise en place d’une nouvelle gouvernance, reflet de l’implication des acteurs concernés aux niveaux régional et national, pour le développement de l’agriculture biologique en France. C’est un programme global d’actions pour produire autrement.

Un homme se tenant devant sa serre de cultures biologiques

 

Adapter l’offre à la demande

L’adéquation entre l’offre et la demande constitue un objectif commun à tous les acteurs des filières qui s’impliquent toujours plus pour répondre aux besoins qui restent à satisfaire.

Pour l’avenir, il s’agit d’amplifier le mouvement engagé en cohérence avec l’objectif général de doublement du secteur avec :

Ces ambitions s’inscrivent dans une démarche partagée par tous afin de consolider ou construire des filières diversifiées, complémentaires, ancrées dans les régions et les territoires, durables et transparentes pour le consommateur. La bio a de beaux jours devant elle.

 

Ouverture de la toute nouvelle halle Bio au cœur de Rungis

Bâti sur plus de cinq mille mètres carrés, ce pavillon « D6 » est exclusivement consacré aux produits issus de l’agriculture biologique et de la bio dynamie.

Il accueille déjà à ce jour sept entreprises spécialisées dans le commerce de produits alimentaires biologiques, frais et transformés qui vont intégrer progressivement le bâtiment jusqu’à fin janvier. Il a pour vocation de devenir une référence nationale en matière de produits biologiques, dont la consommation ne cesse de croître en France.

L’ouverture de la Halle bio a en effet pour conséquence immédiate d’offrir un débouché supplémentaire aux agriculteurs et transformateurs engagés dans cette filière respectueuse de l’environnement et dont le nombre ne cesse de progresser. « L’ouverture du pavillon bio confirme la capacité du Marché à s’adapter au grandes évolutions de la consommation alimentaire », se félicite Stéphane Layani, président de la SEMMARIS. « Le projet porté par ce pavillon constitue en outre une magnifique concrétisation de notre démarche environnementale. La SEMMARIS veille en effet à encourager le déploiement sur le Marché d’une offre en produits labellisés et éco-responsables, tous secteurs confondus, dans le cadre de son programme Rungis Green Business ».

 

Le Pavillon D6, la halle dédiée au Bio du Marché de Rungis

 

Au cœur du programme Rungis Green Business

La création du Pavillon bio au cœur du Marché de Rungis s’inscrit pleinement dans le projet de développement durable élaboré par la SEMMARIS. Ce programme, fondé sur les trois piliers de la Responsabilité sociale et environnementale (RSE), comporte une cinquantaine de projets visant à combiner une offre de produits et services éco-responsables, la volonté de respecter les hommes et les compétences, ainsi qu’un écosystème exemplaire. Parmi les objectifs d’ores et déjà atteints, figurent la valorisation de 100% des déchets du Marché, que ce soit sous forme de recyclage, d’incinération, ou de biodéchets, la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’encouragement des véhicules plus propres et la mise à disposition de véhicules électriques aux entreprises et aux visiteurs afin de réduire l’impact environnemental des dépacements sur le site. Le Marché s’est également fixé pour objectif de proposer à horizon 2016, 5 % du CA en produits éco-responsables, qu’ils soient bio ou équitables.

Le Pavillon « bio » s’insère par ailleurs dans la stratégie du Marché de constituer un pôle de référence en son sein consacré à la gastronomie qui se traduira par la création en 2016 d’une « avenue de la gastronomie ».

 

Une offre variée, un bâtiment eco-friendly

L’offre proposée aux professionnels est une gamme extrêmement riche de fruits et légumes frais et transformés, de vins et spiritueux, des produits laitiers, de la charcuterie-traiteur, des produits d’épicerie fine mais également des produits sans allergène, pour répondre à la demande de régimes alimentaires particuliers.

Conçues de manière à valoriser les produits proposés et à faciliter les échanges physiques et logistiques entre les acheteurs et les vendeurs, les deux parties du bâtiment sont ainsi traversées par une allée centrale permettant aux visiteurs d’accéder à l’ensemble des cellules de vente. Le bâtiment intègre des matériaux et techniques respectueux de l’environnement : sur-isolation classique des chambres froides, réseau de froid propre, raccordement au réseau de chaleur du Marché alimenté par les déchets produits sur place, éclairage à led et couverture blanche du toit pour un refroidissement passif. Une halle parfaitement ancrée dans l’avenir.

 

Les sociétés installées au Pavillon Bio

Di Spé Ré, grossiste en charcuterie. Ses spécialités sont principalement les charcuteries régionales, le foie gras, le saumon Label Rouge, les produits frais et également les salades composées.

Dynamis, grossiste en fruits et légumes 100 % bio depuis vingt-cinq ans. La fraîcheur et la diversité au rendez-vous grâce à des arrivages quotidiens de producteurs rigoureusement sélectionnés.

Parigovino propose une gamme de plus de quatre cents références de vins bio et naturels, spiritueux et champagnes en stock permanent. L’entreprise conseille dans la constitution de cartes des vins et de caves professionnelles.

ProNatura, un réseau de mille cinq cents maraichers et arboriculteurs partenaires et des équipes fières de faire partager au quotidien la qualité et le goût de leurs productions locales 100% biologiques».

Biovive, filiale de Triballat-Noyal, une entreprise familiale qui allie tradition et innovation pour développer de nouveaux marchés de niche dans les domaines de la Bio, des fromages, du végétal et de la nutrition.

ABCP, agriculteurs biologiques et conserveurs de Provence, une union de fermes bio de Provence qui valorisent en circuit court leurs produits frais et transformés autour de la pomme, des fruits et légumes, de l’olive et des conserves, au service de la gastronomie. Bientôt, un huitième et dernier arrivant spécialisé en viandes ainsi qu’un établissement de restauration implanté au cœur du pavillon.