Au Moyen-âge, les plaines de Beauce étaient déjà parmi les plus prospères d’Europe occidentale. Dans le Loiret, troisième département de la Beauce par la surface après l’Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher avec plus de cent mille hectares (plus de la moitié du département), s’étirent toujours des océans de blé à perte de vue, particulièrement appréciés en boulangerie (blé tendre et blé dur représentent un cinquième de la production départementale), des champs d’orge pour les brasseries françaises et européennes, notamment pour les bières haut de gamme (une malterie est implantée à Pithiviers) et des champs de maïs pour l’amidonnerie et l’alimentation animale. Plus des deux tiers des surfaces agricoles du département sont consacrés aux céréales, avec une production annuelle de 1,7 million de tonnes qui fait vivre surtout de grandes exploitations (les deux tiers s’étendent sur plus de cent hectares). En un demi-siècle, le rendement à l’hectare est passé de seize à cent quintaux ; il faut donc aujourd’hui six fois moins de terres pour nourrir la population mais les rendements tendent à se stabiliser depuis une dizaine d’années.
GRENIER DE LA FRANCE
La Beauce, traditionnellement appelée « le grenier de la France » est aussi terre d’oléagineux, notamment du colza aux champs jaune citron qui illuminent les campagnes au printemps. Il est transformé en huile alimentaire, l’une des trois les plus consommées en Europe avec les huiles de tournesol et d’olive, mais un quart des surfaces est désormais consacré aux biocarburants. Les agriculteurs se sont d’ailleurs fortement investis, ces dernières années, dans le développement des énergies renouvelables, histoire de ne pas manger leur blé en herbe et de faire perdurer la filière avec des débouchés d’avenir. Autre production majeure de ce grand plateau calcaire de la Grande Beauce, les protéagineux, notamment le pois, source de protéines. Les betteraves sucrières font aussi partie des fleurons de l’agriculture départementale avec 260 000 tonnes par an d’équivalent sucre récoltées, partiellement transformées en alcool et éthanol. On compte trois sucreries-distilleries à Pithiviers, Corbeilles et Artenay.
VOLAILLES ET FLEURS DU LOIRET
Le Loiret n’est pas une grande terre d’élevage hormis quelques vaches laitières ou viande bovine « Charolais Label Rouge »,
des troupeaux caprins et des porcs nourris aux céréales et pouvant être vendus sous le label « Porcs au grain Val de France ». Mais la réputation des volailles de l’Orléanais est historique, la production ayant été relancée à la fin des années 60 (trois millions de volailles par an aujourd’hui). Les volailles fermières du Gâtinais bénéficient d’une Indication Géographique Protégée (IGP) impliquant un élevage en plein air et une alimentation à base de céréales. Elles sont particulièrement appréciées des gastronomes pour leur chair fondante et moelleuse. La filière bénéficie également de signes de qualité comme les volailles Label Rouge « Malvoisine » et « Fermières de l’Orléanais ».
Le Loiret dénombre également une centaine d’horticulteurs et plus d’une vingtaine de pépiniéristes. C’est le deuxième producteur français de pépinières florales. Deux spécialités sont à l’honneur : la clématite avec 60% de la production nationale dans l’Orléanais et la rose dans le Bellegardois, premier centre de production de rosiers tiges (1,5 million en culture et trois cents variétés).
Cécile Oliveira