Les Côtes-d’Armor qui s’appelaient il y a encore un peu plus d’un quart de siècle les Côtes-du-Nord, sont le deuxième département français en matière de production agricole et le premier pour la production animale : deux exploitations sur trois en Bretagne. Cette activité bénéficie d’une belle diversité : veaux, vaches, cochons…. Les exploitations sont d’abord bovines, avec plus de 12 000 exploitations laitières dans toute la Bretagne, puis porcines et avicoles. La moitié des abattoirs bretons de porc sont dans les Côtes-d’Armor (les poulets préférant sans doute un climat plus clément sont plutôt concentrés dans le Morbihan) mais le département accueille également des sites importants d’abattage de viande bovine, notamment de veaux de boucherie (Socapa, Kerméné, Jean Rozé). Mais il n’y a pas vraiment de frontières en territoire breton entre les secteurs d’activité puisque la majorité des exploitations vit de polyculture et poly élevage.
CEINTURE DOREE
La renommée de la Bretagne réside principalement dans sa « ceinture dorée », non pas celle de la fée Viviane en promenade dans la forêt de Brocéliande mais celle, plus terre à terre, qui couvre la région littorale des Côtes-d’Armor et également d’une partie du Finistère, entre Léon et Trégor. Elle doit son nom à la richesse de ses sols bonifiés de surcroît par l’utilisation de goémon, d’amendements marins, de l’influence des embruns et de la dérive Nord Atlantique, prolongement du Gulf Stream, qui contribuent à adoucir le climat en période hivernale. Cette ceinture dorée a ainsi favorisé l’agriculture maraîchère et en particulier les primeurs. Le marché du frais en surfaces de plein, champ a prospéré avec les choux-fleurs, artichauts, brocolis, oignons, échalotes, laitues, endives, poireaux, pommes de terre… mais également les tomates, fraises, la tendance étant au développement des cultures sous-serre. Leur valorisation est désormais assurée par la marque Prince de Bretagne. Aux légumes se sont adjoints plus récemment fleurs coupées et plantes fleuries, telles qu’hortensias, lys, alstroemeria…
LE RÈGNE DE LA SAINT-JACQUES
La pêche dans le département pèse encore un millier d’emplois directs dont 772 marins embarqués, et 279 navires dont 27 pratiquant la pêche au large (églefin, lotte, cabillaud, merlan, tacaud, Saint-pierre, lieu jaune…). Les débarquements portent principalement sur les encornets, les seiches, les crustacés et les coquilles Saint-Jacques. Cette dernière, la première espèce en volume et en valeur, est commercialisée entière, décortiquée fraîche ou surgelée, non coraillée (dite blanche) du 1er octobre au 1er mars ; elle représente désormais 40% des produits de la mer récoltés dans le département et pas moins de la moitié de la production nationale. C’est le coquillage le plus consommé dans l’hexagone avec les huîtres et les moules. A partir des années 60, il s’est développé pour remplacer la ressource d’oursins qui s’est épuisée, et grâce à la construction du nouveau port de Saint-Quay-Portrieux, le seul en eau profonde entre Cherbourg et Brest.
22 VL’A LES AOP
Importé d’Argentine en 1928, le coco de Paimpol est le premier légume frais français à avoir obtenu en 1998 le label AOC qui consacre son enracinement local sur 84 communes costarmoricaines, soit 1400 ha de culture. Ce haricot demi-sec, récolté entièrement à la main (par des « plumeurs » de coco), de juillet à fin octobre sied parfaitement à un plat pas vraiment breton, le cassoulet. Il est reconnaissable à sa robe jaune paille et aux marbrures violettes de sa cosse, à ses grains blancs ovales, presque ronds. La coquille Saint-Jacques des Côtes-d’Armor bénéficie d’une IGP depuis 1995 qui limite sa zone de production à huit communes autour de Paimpol et Saint-Quay-Portrieux. Mais celle-ci tend à abandonner les étals au tout jeune label rouge « Coquilles Saint-Jacques de Manche Ouest » pour les noix surgelées. Celles de la baie de Saint-Brieuc qui mettent en avant une charte et celles des producteurs de Cobbrenord, destinée aux restaurateurs et traiteurs, garantissent une pêche artisanale et durable.
