Photo de la criée du jour sur le port de MarseillePhoto de la criée du jour sur le port de Marseille
Par Frédérique Hermine
Nos régions ont du goût

Marseille

la bonne terre et la bonne mer

La région phocéenne est riche de sa façade maritime, adossée aux vignes et aux champs d’oliviers, de fruits et de légumes gorgés de soleil.

« Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l’iode, Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants… » écrivait Jules Supervielle au début du XXème siècle. La carte postale du bord de mer n’a guère changé, le reste un peu plus mais la deuxième ville de France, au bout de la vallée du Rhône comme l’indique son département, est toujours tournée vers la Grande Bleue.

« La Région de Marseille a une tradition industrielle et commerciale liée à l’économie maritime et à la façade littorale dont les ports sont la porte d’entrée du territoire, et l’agroalimentaire est l’un des piliers de la région » résume Jacques Pfister président de la CCI Marseille-Provence. Les Bouches du Rhône, premier département du Sud de la France dans ce domaine, ne compte pas moins de 2000 entreprises.

On dénombre près de 500 marins enregistrés à Marseille et Martigues avec une grande diversité de métiers entre golfe du Lion et Côte d’Azur. C’est la pêche artisanale sur de petits bateaux souvent polyvalents, travaillant avec une grande variété de filets qui reste la plus représentée, mais on pratique également sur cette côte la pêche à pied (tellines, palourdes), la pêche en scaphandre (coquillages, oursins), le palangre, la drague, le chalutage… Autant de professionnels qui s’attachent sans doute à ce que les sardines ne bouchent pas un jour le port de Marseille. La moitié de la flotte de Paca, soit environ 300 navires, est immatriculée dans le 13. Seule la pêche au thon rouge dont la ressource a été protégée ces dernières années par des quotas drastiques et qui ont repeuplé désormais la Méditerranée, ne relève pas de la pêche côtière.

Outre l’activité en mer, les pêcheurs vont taquiner sur l’étang de Berre daurades, loups, anguilles et mulets. L’atout du département est d’ailleurs sa tradition de vente directe de poissons frais, notamment sur le vieux port de la cité phocéenne. Outre une production de moules et de palourdes, la région a par ailleurs étendu son activité aquacole à des fermes d’élevage, celle du Frioul pour les loups et daurades bios et celle de la Durançole sur l’Etang pour la truite.

 

Ratatouille et bouteilles

Une femme regarde un étal de légumes au marché

Alors que la polyculture reste dominante autour de Marseille avec une belle production de fruits et légumes, de l’arboriculture et un peu d’élevage bovin, ovin et caprin, les céréales pèsent quand-même lourd dans le secteur sur l’ensemble du département, notamment par la production de blé dur, de tournesol, et de riz, en particulier en Camargue.

« Nous sommes le premier département de Paca producteur de légumes, le deuxième en fruits, fort d’un vignoble aux multiples AOC, presqu’autant d’huile d’olive, avec de nombreux labels bio » rappelle Edmond Meroni, responsable de la marque « Nutrition Méditerranéenne en Provence » créée par la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône. Elle met en valeur les qualités nutritionnelles, gustatives et culturelles du régime « provençal », le régime crétois si vous préférez, à partir d’un cahier des charges de production et de traçabilité. Sous ces climats ensoleillés, plus de 26 000 ha sont certifiés en bio dans le département.

Côté fruits, la région marseillaise est principalement productrice de poires, pêches, nectarines, pommes, abricots et olives, côté légumes, elle ne manque pas de laitues et surtout de tomates et courgettes, ratatouille oblige.

Mais outre la production du pastis de Marseille, la région est surtout un bassin viticole de premier ordre, le 3ème de Paca derrière le Vaucluse et le Var avec près de 10 000 ha produisant en moyenne 600 à 650 000 hl/an. La vigne aurait d’ailleurs été introduite à Marseille par les Phocéens il y a plus de 2600 ans comme en témoignent les amphores retrouvées en baie de Cassis. Le vignoble buccorhodanien bénéficie de quatre IGP, Méditerranée, Bouches-du-Rhone, Sable-de-Camargue, et Alpilles et de cinq AOC, Côteaux d’Aix-en-Provence, Côtes-de-Provence et Côtes-de-Provence Sainte-Victoire principalement en rosés, Palette surtout en rouges et blancs, et Cassis, majoritairement en blancs. De quoi accompagner, selon la couleur, un bon aïoli, une bouillabaisse ou une gardiane de taureau.

 

Des AOP-IGP baignant dans l’huile et le vin

Bouteilles de vin rosé au bord de la mer Méditerranée

Peu de champs de lavande autour de Marseille contrairement au reste de la Provence ; les cigales chantent plutôt dans les oliviers qui sillonnent le paysage et donnent droit à plusieurs AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) pour leur huile : huile d’olive d’Aix-en-Provence, huile et olives de la vallée des Baux-de-Provence, huile de Haute-Provence sur 2 communes du département et huile de Provence depuis 2007, la dernière-née de la catégorie.

Le taureau de Camargue est également sous AOC et le brousse du Rove, fromage frais à partir de lait de chèvre, principalement de la race du Rove, rustique et reconnaissable à ses grandes cornes, est en passe de l’obtenir.

En IGP (Indication Géographique Protégée) ont été élus l’agneau de Sisteron, issu d’élevage extensif et pastoral et élevé sous la mère pendant au moins deux mois, également Label rouge, le miel de Provence, à partir de la flore endémique et de la lavande (complétés par deux Labels rouges) et le riz de Camargue. En Label rouge également, les herbes de Provence, qui garantit la qualité du mélange et non l’origine made in Provence.

Marseille : la bonne terre et la bonne mer