Aurélie et Nicolas Vannespenne

Installée à deux pas de la station Liberté à Charenton-le-Pont, la boutique Osmose se veut être un lieu de vie et de partage où une clientèle majoritairement de quartier se retrouve. Plus de 500 références y sont proposées : fleurs fraîches et séchées, plantes et objets atypiques. « La ville de Charenton a un côté village, nos clients sont principalement des particuliers. Nous avons aussi un petit peu de professionnels », note Aurélie.
Après un mois de fermeture et un mois de vente uniquement en livraison, la reprise, pour eux et les commerçants du quartier, s’est très bien passée, comme le justifie Aurélie : « On sent que les gens ont envie d’acheter local et de sauver leurs petits commerçants. »
Aurélie et Nicolas sont deux optimistes. Ils ont dû fermer boutique pendant un mois sans pouvoir faire une seule vente. « Rungis étant fermé, nous étions tributaires de sa réouverture. Nous avons mis à profit ce mois de fermeture obligée pour mettre en place des choses que l’on n’a pas le temps de faire habituellement, comme l’animation de nos réseaux sociaux en créant du contenu. Les réseaux et notamment Instagram ont été essentiels pour nos ventes pendant la période de confinement. »
Nicolas nous explique, « dès que le hall fleurs (le C1) a rouvert en drive, nous nous sommes remis à travailler en livraison. Nous avions mis une affiche sur la vitrine pour indiquer que les commandes se faisaient par téléphone et via Instagram. Cette période nous a permis de nous rendre compte de l’importance de communiquer, qu’il ne faut pas simplement attendre derrière son comptoir. Les métiers d’artisans vont évoluer vers le 2.0, ils le doivent d’ailleurs, pour s’adapter aux nouvelles façons de consommer. De plus en plus, nos clients viennent parce qu’ils ont vu tel bouquet ou telle plante sur les réseaux, donc on se rend bien compte qu’investir du temps là-dedans est intéressant, aussi bien pour notre image que pour nos ventes ». Ils vont prochainement mettre en place un système de « click and collect » pour répondre à cette demande.
Quand Rungis a rouvert, tous les fleuristes ont rouvert. Tout le monde s’est réapprovisionné en même temps. « Il fallait se lever tôt, très tôt, pour avoir ce que l’on voulait et la chance de dénicher des petites pépites », raconte Nicolas.

Les clients reviennent en force

Aujourd’hui, il y va cinq fois par semaine contre deux fois habituellement. « Nous sommes encore un peu frileux de prendre en grande quantité malgré le fait que les clients reviennent en force. » Aurélie et Nicolas constatent un vrai engouement autour de la plante depuis le déconfinement. Les gens veulent fleurir leur balcon ou leur jardin. La fête des Mères a aussi cartonné. « Même à Rungis, ils n’avaient jamais vu ça », précise Nicolas. « Ils ont vu beaucoup de monde revenir le dimanche même de la fête des Mères, car ils n’avaient plus de marchandises en boutique. » Aurélie et Nicolas se fournissent largement à Rungis. Le Carré des producteurs, La Fleur du moulin, April… ils travaillent avec une petite dizaine de producteurs ou grossistes et privilégient les fleurs d’Île-de-France et locales. « Il y a une très belle saison de fleurs du coin. Les fleurettes, comme on les appelle dans le jargon [les fleurs des champs, NDLR], telles que la camomille, la pivoine ou encore l’aneth plaisent beaucoup, car elles ne sont pas des fleurs standardisées. On en propose beaucoup ici et vraiment, ça plaît énormément ! », s’enthousiasme Aurélie. De même, Nicolas peut passer parfois deux à trois heures à Rungis pour faire les achats. « C’est un véritable plaisir qui demande du temps, mais c’est essentiel pour avoir une sélection atypique tout en privilégiant le local et de saison. »

■ Laura Margis