Le maître-fleuriste Lachaume, fondé par la famille Lachaume en 1840, est aujourd’hui entre les mains de Stéphanie Primet et Caroline Cnocquaert. Les deux sœurs mettent un point d’honneur à perpétuer le savoir-faire de la composition florale.
La maison Lachaume, à Paris, peut s’enorgueillir de disposer, à sa tête, d’un duo peu commun. Deux sœurs hautes en couleurs, Stéphanie Primet (50 ans) et Caroline Cnocquaert (47 ans), ont en effet emboîté le pas à leurs grands-parents, qui avait repris les rênes de cette institution en 1971, après l’avoir rachetée à la famille fondatrice. Excusez du peu, mais ce commerce constitue le plus ancien fleuriste de Paris. Certains s’aventurent même à dire qu’il s’agit là du plus ancien fleuriste de France encore en activité. Les puristes et les archivistes de tout poil infirmeront ou non cette information. Caroline a un pied dans l’univers des fleurs depuis près de 25 ans. À la suite de son apprentissage, et après avoir œuvré auprès de sa mère horticultrice, elle a intégré la célèbre boutique pour remplacer son père à la hâte. « Je voulais faire autre chose, mais j’ai attrapé le virus et je ne suis jamais repartie. Outre notre mère, mon grand-père aussi était horticulteur. Il était aux Halles de Paris, puis à Rungis ; j’ai été bercée dans une odeur de terre humide », confie-t-elle. Cette passionnée a été rejointe par sa sœur, Stéphanie, dix ans plus tard. Cette dernière, d’abord rompue au marketing – forte d’un beau parcours au sein du groupe LVMH et de ses différentes marques de parfum –, a elle aussi été convaincue par sa grand-mère d’intégrer Lachaume. « C’était compliqué au départ, il a fallu que je trouve ma place. Mais le pont entre le parfum et les fleurs est tout trouvé : nous sommes dans la beauté, dans l’art de vivre et le savoir-faire », livre Stéphanie Primet.
Lachaume jouit aujourd’hui d’une image de marque sans commune mesure. De New York à Paris, en passant par Dubaï et Tokyo, rares sont les amoureux des fleurs, des palaces, boutiques et autres grands restaurants qui ne connaissent pas le savoir-faire de cette maison née en 1840. La clef de ce succès, qui perdure encore aujourd’hui, repose entre les mains de Caroline et Stéphanie. « Nous cultivons une vraie passion pour le rendu, le métier, le service et à l’imagination que l’on peut déployer. Il y a aussi une force chez Lachaume, c’est la force de notre nom. Même si nous ne disposons que d’une boutique, nous sommes réputés dans le monde entier », résume Stéphanie. Depuis 1971, l’univers des fleuristes a connu d’importantes mutations. Alors que leurs aïeux étaient férus de grandes expositions et de découvertes horticoles, les deux sœurs entretiennent aujourd’hui un savoir-faire légendaire mais n’oublient pas de se renouveler, voire d’impulser des tendances. Il y a deux ans, Caroline s’est ainsi attelée à habiller, en fleurs séchées, l’une des galeries de la céramiste Laurence Leclercq et, de façon générale, les collaborations avec les grands noms fusent.
Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de Lachaume se divise à parts égales entre les particuliers et les professionnels. Parmi ces derniers, on retrouve des acteurs de la mode, des restaurateurs et des hôteliers, mais aussi des avocats ou des banquiers. Outre un succès toujours constant pour les fleurs fraîches (plusieurs centaines de variétés chaque année), les fleurs séchées ont particulièrement le vent en poupe. « La tendance a commencé il y a plusieurs années déjà avec le lyophilisé. Elle se poursuit avec les fleurs séchées ou stabilisées », confirment les deux sœurs, qui voient aujourd’hui leur activité se développer autour des arts de la table notamment.
Mickaël Rolland
Lachaume
103, rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris
Tél. : 01 42 60 57 26
+1 M€
de chiffre d'affaires
6
salariés
200 à 300
références de produits
L’histoire
Maître fleuriste depuis le milieu du XIXe siècle, Lachaume n’a pas pris une ride. La boutique a pourtant connu des personnalités comme Marcel Proust qui venait chaque jour orner sa boutonnière d’un cattleya. En 1971, c’est Guisseppina Callegari qui rachète la maison avant de la transmettre à ses deux petites-filles : Stéphanie Primet et Caroline Cnocquaert. Les deux sœurs, qui perpétuent la tradition, entendent aujourd’hui développer une marque reconnue dans le monde entier. Un deuxième point de vente devrait voir le jour ces prochains mois.
Nous avons toujours travaillé avec le Marché de Rungis et en fonction des saisons. Notre maman vient du milieu horticole francilien, pour nous il est donc naturel de travailler avec des producteurs locaux d’avril à octobre. Nous mettons aussi à l’honneur les fleurs du midi, là encore quand c’est la saison.