Plante que les Aztèques appelaient « chichipatli » ou encore « acocopatli », le dahlia était alors cultivé pour la consommation de ses tubercules et comportait moins d’une dizaine de variétés dites « à fleurs simples ». Cette célèbre plante tire son nom du botaniste suédois Anders Dahl. C’est à ce dernier que l’on doit l’introduction du dahlia, en Europe, en 1789. Petit à petit, on dit qu’il a suscité les passions. À l’arrivée du dahlia sur le continent, Parmentier assurait de son côté la promotion de la pomme de terre. À l’époque, on envisageait d’ailleurs de consommer les racines tubérisées du dahlia. Les Montgolfier (inventeurs de la montgolfière) en faisaient la culture dès 1715 pour nourrir leurs ouvriers. Ils ont très vite revu leurs ambitions : le tubercule de dahlia aurait le goût d’un très mauvais topinambour. La plante prit donc de plus en plus de place au sein des jardins botaniques, puis contamina par la suite les jardins ornementaux.
À l’orée du XIXe siècle, le dahlia était une plante si recherchée, notamment pour ses coloris violets, que son prix pouvait parfois atteindre des sommets. Cet engouement fit la fortune de nombreux commerçants et encouragea les croisements, ce qui donna naissance à de nouvelles variétés.
Le genre dahlia regroupe des plantes tubéreuses de la famille des astéracées, originaire des régions chaudes d’Amérique du Sud. Aujourd’hui, il compte plus de 40 000 variétés dont les caractéristiques sont communes : « Ses fleurs simples ou doubles se parent de toutes les couleurs, sauf le bleu. Sa hauteur varie de 20 cm à 1,20 m. Ses tiges naissent en touffe et ses racines sont des tubercules. » En France, les horticulteurs sont à l’origine, tous les ans, de cinq millions de tubercules, le tout sur une surface avoisinant les 60 ha, dont la grande majorité (50 ha) est située en Anjou. À titre de comparaison, les Pays-Bas disposent quant à eux de 450 ha dédiés à la production de tubercules. En Hollande, la rationalisation de la culture a permis de réaliser une production de masse très spécialisée, dont les coûts réduits permettent de rendre la plante accessible.
On distingue deux catégories principales de dahlias : les nains et les standards. Le dahlia nain est vendu sous forme de semences ou en caissettes et peut fleurir tout au long de l’été. À la fin des beaux jours, on le laisse généralement geler. Ses fleurs sont relativement petites, mais proposent un éventail complet de couleurs. Le dahlia standard, quant à lui plus massif, a tendance à fleurir à la fin de l’été, voire aux prémices de l’automne. Habituellement de hauteur moyenne à grande, il offre des formes et des tailles de fleurs très variées. Sa floraison est déterminée par la durée d’ensoleillement ; le dahlia fleurit uniquement quand les jours commencent à raccourcir. Il est ainsi commercialisé au printemps sous forme de racines tubéreuses.
■M. R.
