Le turbot appâte les gourmetsLe turbot appâte les gourmets

Le turbot appâte les gourmets

La finesse et la fermeté de sa chair font du turbot l’un des poissons nobles les plus appréciés des restaurateurs et des consommateurs. Moins de 1000 tonnes sont débarquées chaque année en France.

Se trouvant fort à l’aise sur les fonds sablonneux, le turbot évolue dans des profondeurs comprises en 10 m… et 250 m. Alors que les plus jeunes d’entre eux vivent à proximité de la côte, les plus âgés gagnent peu à peu le large pour s’enfoncer dans les profondeurs. Les turbots sont principalement issus de la pêche aux chalutiers de fond, mais les trémailleurs de la Manche et de la mer Celtique en rapportent également à la criée. À noter qu’il existe une pêche ciblée, puisque les turbots sont également capturés par les fileyeurs côtiers entre juin et juillet. Le Guilvinec, Brest et Roscoff, en Bretagne, sont d’ailleurs les principales criées où sont échangés ces poissons nobles avec des prix oscillant généralement entre 12 € et 17 € le kilo. À l’échelle de l’Union européenne, les Pays-Bas ont capturé plus de 1 700 tonnes de turbot, soit 33 % du total des prises. Suivent la France (représentant 15 % du total des captures européennes) pour 800 tonnes environ en 2015, le Royaume-Uni (15 %) et le Danemark (12 %). La Belgique, l’Allemagne, l’Italie et l’Irlande ont des captures annuelles qui varient entre 100 tonnes et 500 tonnes. La France importe ainsi de grandes quantités de turbots des Pays-Bas et du Danemark pêchés au trémail sélectif ciblant spécifiquement cette espèce. Dans l’Hexagone comme à l’étranger, le turbot est une espèce qui s’impose petit à petit dans l’aquaculture. Poisson rare, il fait donc l’objet d’une pêche dédiée. Tout naturellement, les pisciculteurs s’y sont intéressés de plus près. « Le turbot fait partie des quelques espèces “pionnières” de l’aquaculture marine dont les essais d’élevage larvaire ont débuté en France dans les années 1970 », nous explique l’Ifremer, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. L’élevage des turbots peut durer de dix-huit mois, pour des spécimens d’environ 800 g, à trois ans. Le poisson atteint alors les 3 kg. L’élevage se pratique « essentiellement dans des bassins à terre qui se situent sur la façade atlantique (île de Noirmoutier, Vendée), notamment pour des raisons de température d’eau » (qui ne doit pas excéder 22 °C), mais aussi « de qualité de l’eau souterraine salée ». En France, l’aquaculture produit chaque année environ 350 tonnes de turbots labellisés Label Rouge.

M. R.

Que boire avec... le turbot

Qui dit bons produits, dit bon vin !