Les journées Agencement fruits et légumes du CTIFL à Rungis, qui se sont tenues du 15 au 17 novembre, ont été l’occasion de découvrir les nouvelles technologies et propositions des entreprises du secteur pour mettre en valeur les produits de la filière.
«Faisons confiance à la science ! », a martelé Jacques Rouchaussé, président du CTIFL lors de son discours d’inauguration. Actualité de la loi AGEC oblige, les exposants qui proposaient des nouvelles solutions d’emballages ont attiré les visiteurs en quête d’informations sur les dernières innovations (lire ci-contre p. 42). « Les sacs de moins de 50 microns d’épaisseur, comme ceux que l’on trouve au rayon des fruits et légumes, devront désormais tous être biodégradables et labellisés Home Compost (compostables à domicile) fabriqués soit à partir d’amidon de maïs par exemple, soit en papier », explique Max Lopes, dirigeant de Sophissac à Toulouse. Ces produits sont importés majoritairement d’Asie, de Chine, du Vietnam, de Malaisie, mais également de Turquie, plus spécialisée dans les sacs en papier. Mais du point de vue de Philippe Bayssac, commercial chez Coprima Emballages, le papier est plus lourd, prend plus de place et coûte plus cher. « Il a récemment beaucoup augmenté et les distributeurs recherchent toujours le juste prix. Le papier n’est donc pas forcément LA solution. »
Des innovations pour chaque famille d’emballage
De nombreuses entreprises creusent d’autres pistes innovantes afin de régler le problème des sacs, des emballages films, des barquettes, mais également celui des petits stickers collés sur les fruits en vrac, les liens pour les bottes… Et heureusement, les recherches et les propositions sont assez nombreuses. « Pour les films, la cellulose de bois offre une bonne transparence, mais ne convient pas à tous les produits ; pour les fraises, ça fonctionne, mais par exemple pour les endives, ça crée de la buée qui risque d’altérer le produit. De plus, les films fabriqués à partir de cellulose de bois sont Home Compost mais pas recyclables », affirme Valérie Merendet, de la direction Recherche, innovation et expertise, équipe Légumes du CTIFL. Pour les attacher, les grandes bottes comme les poireaux et le céleri, un scotch en papier avec colle végétale peut convenir, reste encore à tester le rendu à l’imprimerie. Et pour l’instant, pas de solution en vue pour les petites bottes plus fragiles, radis, oignons ou cresson, pour qui l’attache plastique était déjà une alternative à l’élastique ou au flowpack.
À part le raphia naturel, qui ne résiste pas bien à l’humidité, les producteurs n’ont à ce jour aucune possibilité viable et conforme en vue. Pour les stickers, l’alternative est en cours de développement avec une version papier, mais mat, et pas brillante et attractive comme les équivalents en plastique, avec des possibilités d’impression et de collage moins efficaces, aussi bien d’un point de vue marketing que pour la traçabilité (risque de décollage, de coulures de l’encre…). Pour les barquettes, de nombreuses possibilités sont à l’étude ou existent déjà : carton ajouré, barquettes en résidus de tomates, de paille de blé, de cellulose moulée à partir de palmier, canne à sucre, résidus de pin, de riz… De nombreuses solutions se profilent, reste à en connaître le prix. Enfin, pour les filets ail, oignons, pommes de terre… la solution semble résider dans la cellulose régénérée, qui paraît tenir ses promesses en matière de solidité et de conformité à la loi.
Caroline Maréchal