S’il y a une avenue des Pépinières à Rungis, c’est parce qu’à cet endroit précis, il y avait des pépinières avant l’installation du Marché en 1969. Et parmi ces pépiniéristes, il y avait l’arrière-grand-père, puis le grand-père de Clément Sirot. Et ils commercialisaient leurs productions aux Halles de Paris. Pour laisser place au Marché d’intérêt national, l’exploitation a été délocalisée une première fois pas très loin de Rungis. Puis l’extension de la Région parisienne a poussé une nouvelle fois la famille Sirot plus à l’est, à Chevru en Seine-et-Marne, au sud-est de Coulommiers, presque aux limites de la Marne.
Clément Sirot représente donc la quatrième génération de pépiniéristes, plus de 90 ans de production. « Je suis un des derniers pépiniéristes », constate-t-il simplement. Comme dans d’autres activités agricoles, plus peut-être, le non-renouvellement des générations, la pression foncière, les coûts de production français supérieurs à ceux de la concurrence, le prix des terres agricoles, les aléas climatiques découragent les vocations. Mais Clément Sirot n’est pas pessimiste, la production française est de grande qualité, et la clientèle évolue. « Jusqu’il y a quelques années, je vendais 90 % de ma production à Rungis. Aujourd’hui, c’est la moitié sur l’exploitation et la moitié à Rungis. » Les pépinières sont proches de Disneyland Paris et une nouvelle population s’est peu à peu installée dans la région. Et avec les confinements, « les gens ont redécouvert leur jardin ou leur terrasse. Ce n’est plus qu’un lieu où poser une table et des chaises. Cela a pris de l’importance. C’est devenu une pièce supplémentaire de la maison ». Conséquence, « j’ai été dévalisé ». À Rungis, la clientèle est exclusivement composée de décorateurs et de paysagistes. « J’ai une gamme très large (1 700 références) avec beaucoup de fruitiers, d’arbustes, d’arbustes à fleurs, de plantes persistantes, de plantes grimpantes, des vivaces, des conifères… Je préfère privilégier les variétés que les quantités. » Clément Sirot se présente comme pépiniériste et « éleveur » : « Je pars d’un jeune plant que je travaille en pleine terre. » Car la totalité de l’exploitation est en pleine terre sur une superficie de 45 ha, dont 2,5 ha de serres froides et 5 ha de containers (plantes en pot). « J’essaye de travailler exclusivement avec des produits français. Je voyage beaucoup dans le pays pour trouver de nouvelles variétés. » Quant aux techniques de production, « j’essaye de changer notre façon de faire en remplaçant certains produits chimiques par des engrais biologiques, ou les désherbants par du paillage ». Disposer d’un double site de vente sur l’exploitation et à Rungis présente également un avantage. « Le fait d’être à moins d’une heure de Rungis me permet d’avoir une grande réactivité. Toutes mes plantes peuvent être disponibles en très peu de temps sur le Marché. J’ai un stock permanent, ce qui me permet de dépanner le client. »
Olivier Masbou
Sirot Pépinières
Les Grands Courbons
77320 Chevru
Et
Avenue des Pépinières
94550 Rungis Complexe
Tél : 09 74 56 86 60
contact@pepinieresirot.fr
www.pepinieresirot.fr
800 000 € de CA
7 salariés
45 ha de plantations
1 700 références
L’histoire
Les Sirot sont pépiniéristes de père en fils depuis plus de 90 ans. C’est l’arrière-grand-père de Clément qui commença l’activité dans les années 1930, sur ce qui était alors une plaine agricole et qui deviendra bien plus tard le Marché international de Rungis, le plus grand marché de produits frais au monde. L’arrière-grand-père et le grand-père vendaient leurs productions aux Halles de Paris. À la création du Marché en 1969, il fallut déménager une première fois, puis une deuxième fois, poussé par l’extension de la banlieue parisienne. C’est aujourd’hui Clément Sirot qui est
à la tête de l’entreprise familiale.
« Le fait d’être à moins d’une heure de Rungis me permet d’avoir une grande réactivité. Toutes mes plantes peuvent être disponibles en très peu de temps sur le Marché. »