Dans quelques semaines, dindes noires, chapons, poulardes et chapons de pintade de Socauvol vont commencer à fleurir sur les plus beaux étals du pavillon de la volaille de Rungis. «Cela fait bientôt trente ans que je vends mes poulets et pintades à Rungis », assure Didier His, éleveur dans le Pays de Caux et créateur de l’abattoir Socauvol. « Dès mes débuts, j’ai choisi de m’orienter vers une production résolument qualitative, abattue à proximité et commercialisée localement ou sur Rungis, qui est à moins de 200 km de chez nous. »
En 1991, Didier His ouvre, dans un ancien corps de ferme, un outil d’abattage et de découpe de taille modeste mais régulièrement mis aux normes. Cinq éleveurs de la région, séduits par son projet, adoptent le même cahier des charges et viennent lui livrer leurs volatiles. « Le plus éloigné est à 28 km, ce qui est un gage de respect du bien-être animal », souligne Didier His. L’atelier transforme en moyenne 3 500 volailles par semaine (deux tiers de poulets, un tiers de pintades), pour une capacité de 10 000, rarement atteinte si ce n’est avant les Fêtes. Les volailles font l’objet d’un soin particulier après l’abattage, avec un effilage manuel.
Le groupe animé par Didier His a choisi de s’orienter vers une souche de poulet roux, avec une alimentation à 75 % de céréales, un élevage dans de petits bâtiments et en plein air dès la sixième semaine, et surtout… dans la durée. Les volailles « Les idées de Louise Saveurs et Tradition » sont en effet abattues entre 91 et 105 jours, au-delà des labels (80 jours). Ce mode d’élevage donne des carcasses plus lourdes que la moyenne (de 1,8 à 2,7 kg), mais à la saveur très recherchée des amateurs.
Prometteuse Excellence Noire
Depuis un an, les éleveurs de Socauvol proposent aussi une volaille originale, Excellence noire. Il s’agit d’une poulette de souche cou nu noir, abattue à… quatre mois. « À partir de soixante-dix jours, elles sont engraissées doucement, avec une alimentation moins énergétique, à base de graine de lin, de lupin, sans soja », précise Didier His. Il en résulte une viande au grain très fin, à la chair ferme mais pas trop et d’un poids, entre 1,8 et 2 kg au maximum. « C’est un produit encore confidentiel, que l’on trouve dans quelques boucheries de la région, mais aussi chez BGL », précise Didier His.
L’activité des élevages et de l’atelier va s’accélérer en vue des fêtes de fin d’année. « C’est une période importante en termes de vente et de chiffre d’affaires mais aussi d’image », détaille l’éleveur cauchois. « Si les bouchers font un bon Noël grâce à vous, ils s’en souviendront ! »
B. C.
Infos clés
Socauvol
767, rue des Tourelles
76760 Vibeuf
Tél. : 02 32 70 47 47
www.socauvol.com
Environ 3,5 M€ de chiffre d’affaires prévisionnel.
180 000 volailles abattues par an, dont 20 000 en prestations pour les particuliers.
17 personnes travaillent à Socauvol, dont une dizaine à l’abattoir.
L’histoire
Didier His, qui se lance dans l’élevage de volailles en 1989, est rejoint en 1991 par son épouse. Ils créent la société cauchoise de volaille en 1996, en développant une activité d’abattage et de négoce en complément de leur élevage. L’entreprise travaille auprès des bouchers charcutiers, de la GMS locale, des grossistes de Rungis, des particuliers et en abattage à façon. La société a développé une activité de commerce de produits de volailles, notamment à destination des collectivités. Pour cela, Didier His s’approvisionne notamment auprès … des grossistes de Rungis.
« Si les bouchers font un bon Noël grâce à vous, ils s’en souviendront pendant des mois ! »