Les Français voudront-ils clore cette année éprouvante sur une note de douceur, en s’offrant et en partageant de savoureux chocolats ? Pour Jean-Charles Rochoux, la question est loin d’être anecdotique. « Cette période peut représenter jusqu’à 45 % de mon chiffre d’affaires annuel », assure cet artisan de renom, dont le magasin parisien est implanté dans le 6e arrondissement depuis 2004. « À la différence de Pâques, qui se joue sur quinze jours, les fêtes s’étendent sur près de deux mois et demi, entre la préparation des cadeaux de sociétés dès le début novembre, les ventes aux particuliers la deuxième quinzaine de décembre et la première semaine de janvier, puis la deuxième vague des offres pour les professionnels, notamment les comités d’entreprise. »
La période est bien sûr propice à quelques spécialités saisonnières. Jean-Charles Rochoux démultiplie alors ses fabrications de truffes en chocolat (aux truffes blanches de chez Masse), lance son rituel bonbon chocolat praliné aux aiguilles de sapin, mais surtout laisse libre court à son imagination ou donne corps à celle de ses clients. « Même en période de crise, il faut faire de la nouveauté », assure cet orfèvre capable de marier ses bonbons avec des infusions de cigare ou de ciseler des bustes de Molière ou de Napoléon dans le chocolat là où d’autres les ont taillés dans le marbre. « Mon métier d’artisan est de répondre aux attentes de mes clients, même les plus inhabituelles. Je me considère avant tout comme un marchand de bonheur ! », sourit-il.
Son inspiration, le chocolatier de la rue d’Assas la puise notamment dans ses visites hebdomadaires à Rungis. « C’est un pur plaisir de retrouver cette ambiance, ces odeurs, ces contacts », s’enthousiasme Jean-Charles Rochoux. Mais l’artisan ne va pas seulement respirer l’air du temps sur le Marché. Il y vient d’abord pour faire le plein de quelques produits indispensables à ses recettes et sa décoration. « J’achète notamment tous les fruits nécessaires à mes fabrications, explique l’acheteur. Ils me servent en particulier de base pour mes plaquettes éphémères, dans lesquelles j’incorpore des morceaux entiers de fruits de saison : fraise, framboise, mangue, litchi… »
Entre les pavillons des fruits et légumes, des fleurs et de la décoration, l’artisan trouve toujours un moment pour se rendre chez Maison Médelys, « où il aime bien fouiner ». « La dernière fois, je suis reparti avec des pétales de rose qui iront se poser sur mes macarons et j’ai découvert des yuzus confits, présentés en fines lamelles, un produit extra », s’extasie le chocolatier. De l’entreprise dirigée par Florence Hardy, il lui arrive aussi de repartir avec des huiles d’olive pour faire mariner son basilic ou encore des poivres pour pimenter ses chocolats. Pour le plus grand plaisir de ses clients.
B. C.
INFOS CLÉS
Jean-Charles Rochoux
16, rue d’Assas
75006 Paris
Tél. : 01 42 84 29 45
Site : jcrochoux.com
45 % du chiffre d’affaires est réalisé pendant la période des fêtes et 25 % à Pâques
7 personnes travaillent à l’année à la boutique et à l’atelier. Le chiffre monte à 10 pendant les fêtes.
L’histoire
Après avoir fait son CFA à Joué-lès-Tours et son apprentissage en pâtisserie-chocolaterie-glacerie-confiseur à Richelieu, Jean-Charles Rochoux, originaire d’Indre-et-Loire, monte à Paris à l’âge de 18 ans. Formé à la Petite Chocolatière, chez Guy Savoy, puis chez Michel Chaudun, il ouvre sa propre boutique rue d’Assas en novembre 2004. Une seconde ouvre ses portes à Tokyo en 2016 : le chocolatier exporte au Japon depuis plus de quinze ans. Le magasin nippon propose les chocolats fabriqués par Jean-Charles Rochoux en France qui sont expédiés par avion. La boutique parisienne étant devenue trop exiguë, l’atelier est déménagé en 2017 à Saint-Denis, à proximité du Stade de France.
« C’est un pur plaisir à chaque fois de retrouver l’ambiance de Rungis, ses odeurs, ses contacts ! »