Jean-Christophe et Vanessa BonoronJean-Christophe et Vanessa Bonoron

Jean-Christophe et Vanessa Bonoron

Le sapin du Morvan, une origine à défendre

Acteur historique des ventes directes des producteurs sur le marché de Rungis, l’entreprise Bonoron s’est engagée dans la reconnaissance d’une indication géographique protégée (IGP) pour le sapin du Morvan.

Jean-Christophe et Vanessa Bonoron 1Jean-Christophe et Vanessa Bonoron, producteurs de sapins dans le Morvan, entameront dans quelques jours une nouvelle saison de commercialisation sur le marché de Rungis. « Nous y vendons environ 25 % de notre production, essentiellement du premier choix destiné aux fleuristes d’Île-de-France, car le standard est vendu directement depuis l’exploitation », détaille Jean-Christophe, issu d’une lignée de sylviculteurs fidèles au marché francilien.
L’entreprise familiale présente la particularité de maîtriser l’ensemble de la filière, de la graine à la commercialisation des produits finis. Le pépiniériste exploite sur plusieurs dizaines d’hectares du Haut Morvan la variété Nordmann mais aussi une forte proportion de Nobilis (environ 30 %) et de traditionnels épicéas. « Cette semaine, nous avons préparé nos bûches pour faire les pieds de sapin que nous fabriquons nous-mêmes », précise Vanessa qui orchestre également la fabrication des accessoires, tels les couronnes, guirlandes et branchages. Le savoir-faire reconnu de l’entreprise, implantée au cœur du bassin de production du Morvan, lui vaut d’être retenue depuis cinq ans pour fournir le Nordmann qui orne la cour d’honneur de l’Élysée, offert par les professionnels au président de la République. Jean-Christophe Bonoron et son épouse défendent avec ardeur cette origine et ses qualités spécifiques. « Avec une douzaine de producteurs, nous avons lancé un projet de reconnaissance du sapin du Morvan en indication géographique protégée (IGP) », indique Jean- Christophe Bonoron, qui a pris la tête du mouvement. Une nouvelle section a été créée l’été dernier au sein de l’association professionnelle Excellence végétale, qui va s’attacher à élaborer le cahier des charges, avec l’appui de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) dont Jean-Christophe Bonoron est le vice-président. Les professionnels se sont mis au travail en vue de définir différents caractères : la couleur, la longueur de la flèche, la fraîcheur de coupe ou le stockage des produits… « C’est un enjeu important pour la région qui est leader en matière de production de sapins de Noël en France (avec 1,5 million de sapins produits chaque année, Ndlr). Il faut que notre produit se distingue des autres pour être mieux valorisé », insiste Jean-Christophe Bonoron. Les échos sont favorables au sein de la clientèle, assure le professionnel qui espère une reconnaissance d’ici à Noël 2020.
Bruno Carlhian

Dixit

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« La vente de sapins doit rester événementielle, un peu comme le beaujolais nouveau, sans commencer trop tôt, comme c’est aujourd’hui la tendance. La fraîcheur de coupe des sapins est en effet un aspect important de sa qualité. Le lancement d’une date “officielle” de coupe, par exemple le 1er décembre, me paraîtrait une bonne chose. »

Infos clés

Jean-Christophe Bonoron
Bonin, 58230 Montsauche-les-Settons
Tél. : 03 86 84 50 74
Site Internet
Production annuelle : entre 30 000 et 50 000 sapins
Clientèle : fleuristes détaillants et jardineries, grossistes et grande distribution
Équivalent de huit employés (unité travailleur humain, UTH)

Bio

L’histoire familiale de l’entreprise Bonoron a démarré avec les grands- parents, Odette et Albert Bonoron, qui ont vendu sur les marchés aux fleurs à Paris avant de racheter des terres dans leur région d’origine pour y planter des épicéas, alors seule variété utilisée pour les sapins de Noël. Albert Bonoron fera partie des premiers producteurs autorisés à vendre et commercialiser leurs sapins dans les nouvelles halles de Rungis, en 1970. Leur fils, Bernard Bonoron, participera à l’expansion de l’affaire familiale, rejoint en 1990 par son propre fils, Jean-Christophe Bonoron, et par son épouse Vanessa, qui développeront fortement les variétés nouvelles, Nordmann et Nobilis, et leur commercialisation dans toute la France. La quatrième génération est sur les rangs pour poursuivre l’aventure.