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Patrick Larrère

« Il faut redonner goût aux légumes »

En quête permanente de progrès agronomique et d’innovation, les Fermes Larrère sont devenues un fer de lance de la production maraîchère française. Le leader de la carotte bio, qui est parvenu à imposer le choudou, se lance cette année dans l’asperge bio.

À la veille du Salon international de l’agriculture, les Fermes Larrère ont participé à la présentation du collectif Nouveaux Champs pour le « zéro résidu de pesticides ». « Nous avons fait partie des fondateurs de ce label », explique Patrick Larrère, « producteur-dirigeant » d’un réseau de 16 fermes familiales implantées principalement dans les Landes, mais aussi en Occitanie, dans le Nord et au Portugal. « Cette marque a tout pour devenir la troisième voie dans notre secteur, entre le conventionnel et le bio, parce qu’elle garantit un résultat au consommateur à des prix accessibles à tous », assure-t-il. « 52 entreprises, représentant 3 000 producteurs, sont désormais engagées. Nous comptons désormais sur les grossistes et les détaillants pour qu’ils donnent à ce label le rayonnement qu’il mérite. »
L’engagement des Fermes Larrère dans le « zéro résidu de pesticides » est à l’image de l’inépuisable dynamisme de cette entreprise affichant une croissance à deux chiffres. « Pour répondre au marché et disposer des gammes qui seront demandées demain, il faut être capable de s’adapter en se remettant régulièrement en cause », estime Patrick Larrère. Historiquement productrices de carottes dont elles sont leaders en bio et en conventionnel, les Fermes Larrère ont diversifié leurs cultures, notamment en bio (navets, betteraves, radis, poireaux, choux, courges, etc.), en n’hésitant pas à prendre des risques.

Le pari fou du choudou

« En septembre 2011, nous avons fait le pari fou, en partenariat avec un semencier, de faire connaître le choudou, le deuxième légume le plus consommé au Japon, mais méconnu en France en dehors des circuits asiatiques ». Moins de huit ans plus tard, la petite PME landaise a convaincu sa clientèle, bien au-delà de ses espérances. « Notre produit est référencé dans la plupart des enseignes de grande distribution et mis en valeur par de grands chefs comme Michel Guérard, se félicite le dirigeant des services supports de l’entreprise (conditionnement, commercial, etc.). Le produit n’a pas encore percé à Rungis, mais j’ai bon espoir qu’il y trouve sa place, car c’est un légume de texture fine, au goût très doux et digeste et qui correspond aux attentes des consommateurs ».

Les Fermes Larrère n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous avons démarré la patate douce il y a deux ans, avec l’ambition de l’introduire durablement dans la consommation dans les années qui viennent. » En 2019, l’entreprise commerciale produit pour la première fois des asperges bio. « Nous essayons toujours de trouver un bon équilibre entre les attentes du marché et les atouts de nos terroirs. Or, faire de l’asperge dans les Landes ou au Portugal sur un terroir sableux exceptionnel, à 4 kilomètres de la mer, ça a du sens. D’autant que cela nous permet de proposer de l’asperge sur cinq mois, de janvier à début mai. »

Bruno Carlhian

 

Dixit

« L’objectif, avec nos clients grossistes, c’est de développer des partenariats de long terme, en insistant sur la prise en compte des attentes du consommateur et l’intégration des démarches de développement durable afin d’anticiper l’avenir ensemble. Nous en avons déjà mis en place avec succès à Rungis. »

 

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Infos clés

Les Fermes Larrère
2430, route du Douc
40410 Liposthey
Tél. : 05 58 82 39 64
Tonnages : 55 000 tonnes
Employés : 550 personnes
Distribution : GMS (70 %),
grossistes (20 %), industriels (5 %)

Bio

Les Fermes Larrère, c’est l’histoire d’une grande famille. L’aventure commence il y a 60 ans, quand Raymonde et Bertrand Larrère créent leur entreprise agricole. Ils incitent leurs enfants José, Philippe et Patrick à s’installer comme agriculteurs, ce qu’ils feront successivement de 1981 à 1995, avec l’ambition de travailler en réseau… et en famille. Aujourd’hui, trois couples et trois jeunes trentenaires de la génération suivante, soit neuf membres de la famille Larrrère, œuvrent au sein de l’entreprise familiale et pilotent de façon mutualisée et autonome la production et la commercialisation de 15 fermes en France et une au Portugal sur près de 2 500 hectares.