Vincent VoisinVincent Voisin

Vincent Voisin

À l’origine du succès de la Friseline

Endivier picard, Vincent Voisin n’a rien renié de ses racines. Malgré les crises,
il poursuit son expansion. Il fait partie des précurseurs qui développent la Friseline, une toute nouvelle salade qui défrise !

« Dès son lancement, la Friseline a tout de suite pris ! » confie Vincent Voisin. Cet endivier d’Hombleux (Somme) fait partie des quatre premiers producteurs à avoir entouré de soins minutieux « cette petite salade de caractère. J’ai aussitôt eu des retours positifs, tant du côté de mes proches que des restaurateurs », ajoute-t-il. Ces derniers sont séduits par son côté innovant. Elle se tient bien dans l’assiette, et le consommateur apprécie la douceur de ses feuilles et son petit goût bien à part.
Au premier regard, elle apparaît comme une endive toute frisée, une sorte de chicon mal coiffé. Mais si elle se force comme une endive, « la Friseline est une véritable salade », insiste Xavier Chaubert, chef produit chez Vilmorin qui a travaillé sur le produit avec le sélectionneur Alain Lecompte depuis 1993. En vingt-cinq ans, ils ont obtenu ce nouveau légume qui a fière allure dans son emballage pourpre. Même si, en France, les prévisions de tonnage sont encore faibles (150 tonnes prévues en 2018), la Friseline aborde sereinement sa deuxième année de commercialisation. Vincent Voisin cultive 300 à 350 hectares d’endives qu’il force au hameau de Bacquencourt. Il emploie 130 salariés répartis sur deux sites de forçage d’où sortent endives, jeunes pousses, endives rouges et Friseline depuis quatre ans.

Des producteurs impliqués

C’est l’un des huit producteurs du groupement Prim’Santerre, qui pèse aujourd’hui 17 000 tonnes d’endives (800 à 900 hectares d’endives et 350 salariés). « On a fait notre premier galop d’essai la première année en semant un hectare de Friseline puis on a développé progressivement notre production jusqu’à ce qu’on construise des salles de pousse spécifiques pour cette nouvelle salade », confie-t-il. Il a investi 100 000 euros dans six salles de forçage dédiées à la fois à l’endive rouge et à la Friseline. « Si on veut optimiser au maximum le forçage du produit, il faut le piloter différemment de l’endive, précise-t-il. Elle se cultive bien avec l’endive rouge pour des questions de différentiel de température entre l’air et l’eau. Côté production, ce n’est pas gagné tous les jours, mais une fois que le consommateur l’a goûtée, il l’a adoptée ! » conclut-il fièrement. 
Thierry Becqueriaux

Infos clés

SCEA Voisin-Prim’Santerre
1, rue Briam
Domaine de Bacquencourt
80400 Hombleux
Tél. : 03 22 87 02 94
Fax : 03 22 87 39 90
E-mail : vincent-voisin@voisin-prestige.com

Bio

Bio

À 56 ans, Vincent Voisin symbolise la deuxième génération d’endiviers qui a traversé toutes les crises de la profession. Il revient sur l’exploitation familiale en 1985 pour s’occuper de la commercialisation. Il prospecte les MIN du Sud, commence à travailler avec les GMS et crée la marque Prestige avec Yves Rica, un voisin. L’incendie d’août 1991 stoppe nette la production qu’il décide de poursuivre dès février 1992. Puis c’est la création de Prim’Santerre avec sept autres producteurs. En 2010, il investit près de 7 millions d’euros dans une nouvelle endiverie qui force à l’époque 180 hectares d’endives. La même année, il rachète avec deux associés une endiverie à Mézières- en-Santerre, il peut ainsi garantir à ses clients de l’endive 12 mois sur 12. Aujourd’hui, la SCEA Voisin représente le tiers de la production du groupement Prim’Santerre qui développe la marque Prestige.

Dixit

« Mon père a commencé la production endivière en 1950. C’était l’époque où on la cultivait encore sous couches. Puis, en 1978, il a commencé à la forcer en salle, sur tourbe. À cette époque, toutes nos endives partaient encore à Rungis. Depuis, notre production n’a fait que croître jusqu’à ce qu’un incendie criminel ne mette l’entreprise à terre en août 1991. On a alors fait le choix de lui donner une nouvelle impulsion. »