La langouste, une rareté très priséeLa langouste, une rareté très prisée

La langouste

une rareté très prisée

Sur nos côtes, ce royal crustacé a longtemps été victime de la surpêche. Après des mesures draconiennes pour protéger la ressource, le stock de langoustes se renouvelle peu à peu.

La langouste, réputée pour la finesse de sa chair, est pêchée en France depuis le milieu du XIXe siècle : la mer d’Iroise (Bretagne) et les côtes corses accueillaient d’importantes colonies. Jusqu’à la fin des années 1970, le crustacé se pêche essentiellement grâce à des casiers. Dans la Manche et sur la façade atlantique, les pêcheurs finistériens des ports du Conquet, de Camaret ou encore d’Audierne étaient les principaux artisans des captures. À l’époque, les zones de pêche sont concentrées autour des îles de Molène, d’Ouessant ou encore de Sein. Petit à petit, la zone de capture s’est délitée vers le sud : Belle-Île en Mer, notamment, mais aussi le plateau de Rochebonne, au large de l’île d’Yeu. « Dans les années 1960, certains lieux de pêche autrefois exploités sont redécouverts, telle que la fosse d’Ouessant, ce qui a pour effet de redresser la production. Les pêcheurs bretons vont même plus loin chercher le crustacé, jusque dans les eaux des îles Britanniques, pour ensuite s’étendre vers le sud, jusqu’aux côtes mauritaniennes (mais la langouste rouge n’est plus la seule espèce ciblée ; en Mauritanie, ils cherchaient également la langouste verte et la langouste rose) », abonde Charles Cotten, du Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins du Finistère, dans une étude rédigée.

Les Bretons connaissent bien les pêcheurs qui mettaient le cap au sud afin de remplir les langoustiers. Baptisés les « Mauritaniens », ils ont fait la fortune des ports de Camaret et de Douarnenez (Finistère), qui sont, jusqu’au début des années 1980, les premiers ports langoustiers d’Europe. Malheureusement pour cette industrie, les quantités débarquées n’ont cessé de diminuer. Les années 1980 marquent l’avènement de la pêche moderne, avec le passage au filet. « Aujourd’hui, cette pêche est majoritairement effectuée par des fileyeurs et en “pêche accessoire”. En effet, elle ne fait plus l’objet d’une pêche ciblée et ne représente pas plus de 10 % du chiffre d’affaires des bateaux qui la ciblent », ajoute-t-il. Ainsi, les quantités débarquées atteignaient 2 500 tonnes dans les années 1960, pour s’établir à 25 tonnes par an, en moyenne, de nos jours. « Le stock a donc fortement diminué, ce qui a amené à une gestion du stock par une taille minimale de capture (110 mm de céphalothorax) et la mise en place de périodes de fermeture (les trois premiers mois de l’année et toute l’année pour les langoustes œuvées). Cette gestion est faite par la Commission nationale crustacés », explique le membre du Comité départemental. Un fort renouvellement des juvéniles a été observé ces dernières années et les mesures de gestion de la ressource ont porté leurs fruits. On peut légitimement penser que dans les années à venir, les pêcheurs pourront profiter d’une hausse des captures. Néanmoins, des décennies de surpêche ne s’effacent pas du jour au lendemain : la croissance de la langouste est lente et son stock met logiquement des décennies pour de nouveau abonder.

M. R.

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