LE TEMPS DES CERISES

La production mondiale de cerises s’élève à environ 2,2 millions de tonnes chaque année. Depuis une vingtaine d’années, la production de cerises douces a progressé de près de 20 %. En Eurasie, la Turquie occupe toujours la pole position, avec 650 000 tonnes : une production là encore en forte croissance (+ 13 % en 2008, avec une croissance moyenne de 26 % en cinq ans). En Europe méditerranéenne, le premier pays producteur n’est autre que l’Italie, qui arrive en troisième place (120 000 tonnes), devancé par la Pologne. L’Espagne, avec ses 100 000 tonnes, et la France, avec sa moyenne de 50 000 tonnes chaque année, sont respectivement les 5e et 8e pays producteurs. Neuf cerises françaises sur dix proviennent de trois régions de l’Hexagone : Provence (35 %), Rhône-Alpes (33 %), Languedoc-Roussillon (13 %), Midi-Pyrénées (8 %) et Val-de-Loire (5 %). C’est la cerise Burlat qui ouvre le bal. Première de la saison, affichant une teinte rouge à pourpre, elle doit son nom à Léonard Burlat. Ce cultivateur-
arboriculteur remarque par hasard, en 1915, dans le quartier de Gerland à Lyon, un beau cerisier. Il y prélève alors des greffons et les greffe sur un merisier de sa propriété : la Burlat était née. Celle-ci représente d’ailleurs 30 % de la production nationale, suivie par la Summit, la Van, la Stark, la Belge, la Sweetheart ou la Noire de Meched. Sur une centaine de variétés existantes, une quinzaine est commercialisée en France.
Le poids moyen d’une cerise est compris entre 7 et 10 grammes et la cueillette est assurée à la main, pour un rythme de 8 à 15 kg par heure.

Les cerises du Ventoux vers l’IGP

Les cerises des coteaux du Ventoux ont obtenu l’aval de la France pour une indication géographique protégée (IGP). Il appartient maintenant à la Commission européenne de valider la démarche, mais il pourrait s’agir de la première indication géographique protégée concernant la cerise en France. Voilà plus d’une dizaine d’années que l’association de producteurs locale plancherait sur ce dossier. Un cahier des charges a d’ores et déjà été mis en place pour la campagne 2019 et les 70 producteurs de la zone n’attendent plus que le feu vert de Bruxelles pour apposer le fameux sigle jaune et bleu sur leur production.
Les Burlat, Folfer, Summit, Van, Géant d’Hedelfingen et Belge font partie des six variétés retenues pour accéder à l’IGP. Les principaux critères de cette nouvelle indication prennent en compte 85 communes au pied du Ventoux, la conduite du verger (taille et analyses des sols), la maturité des fruits et leur calibre, qui doit être supérieur à 24 mm, les méthodes de tri, soit manuelles, soit mécanisées. Les cerises des coteaux du Ventoux correspondent à 80 % de la production du Vaucluse, premier département producteur : 15 000 tonnes de cerises sont produites chaque année en moyenne dans le Vaucluse.
M. R.