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Pintade

La pintade fait la cour aux chefs

L’élevage de pintades fait partie de ces particularismes français que le monde nous envie.

La pintade, c’est le Petit Poucet de la volaille française, le dernier qu’on a tendance à oublier. Ce gallinacé originaire d’Afrique – il y vit encore en groupe à l’état sauvage – est élevé de manière traditionnelle depuis un demi-siècle dans quelques pays d’Europe. La France, seul pays à avoir engagé un travail systématique de sélection de l’espèce, s’est fait une spécialité de l’élevage de ce volatile à la chair tendre et savoureuse, à mi-chemin entre la volaille de basse-cour et le gibier. La production française représente les trois quarts de la production européenne, ce qui fait de notre pays le premier producteur et consommateur de pintade au monde. Mais, dans le vaste univers de la volaille française, la filière de la pintade, dont l’élevage et l’abattage sont essentiellement concentrés sur la façade Atlantique, de la Normandie à l’Aquitaine, ne pèse pas bien lourd. La production française de pintades s’élève à environ 35 000 tonnes, pour 33 millions de pintadeaux mis en place en 2016. C’est quarante fois moins que le poulet (1,2 million de tonnes) et encore presque dix fois moins que la dinde (353 000 tonnes). Rien d’étonnant

donc à ce que les consommateurs et les acheteurs professionnels aient tendance à oublier ce joyau gastronomique. Depuis quelques années, l’interprofession (le CIP) a décidé de prendre le taureau par les cornes – ou plutôt la pintade par la crête – en optant pour une communication décalée avec la création d’un mouvement de défense un peu loufoque, le Grif, présent sur internet et les réseaux sociaux, et en partant résolument à la conquête de ses marchés prioritaires, la restauration et le commerce traditionnel.

40 % DES VENTES EN RHD
Les ventes de pintades se distinguent en effet du gros de la production française de volaille par une forte présence hors des circuits de la grande distribution. Selon les estimations de l’interprofession, 40 % de la production sont commercialisés en restauration hors domicile et 42 % directement aux ménages, dont 40 % en circuit traditionnel (bouchers et volaillers, marchés, vente directe, etc.) contre seulement 60 % en GMS, le reste (18 %) étant exporté. La pintade, qu’elle soit standard, label Rouge (presque un tiers de la production), certifiée ou bio, présente de nombreux atouts pour les restaurateurs. Peu onéreuse avec 9 euros le kilogramme en moyenne en 2017, soit l’équivalent de la dinde, et nettement moins cher que le canard, la pintade dispose d’une image sauvage (elle est élevée librement dans les poulaillers), est largement désaisonnalisée et se distingue des autres viandes de volaille par son goût et son caractère. Fournisseur officiel du salon Omnivore début mars à Paris, le comité interprofessionnel compte bien faire redécoller la pintade sur les cartes.

Bruno Carlhian

Connaissez-vous la recette des...Cuisses de pintade rôties au beurre et au vin blanc, risotto aux girolles

A tester chez vous sans plus attendre !

Que boire avec...la pintade

Qui dit bons produits, dit bon vin !